A la maison de retraite des Lilas ...
Vincent et Antoine, dirigeants d'une petite boîte d'évenementiel spécialisée dans le sosie, ferment boutiques pour cause de comportements ridicules de leurs pseudo-stars aussi connes et prétentieuses que les vrais.
Les voilà sans le sou et les banques au cul. Mais en rangeant de vieux 45 tours, nos deux gaillards vont avoir l'idée de génie :
Retrouver les légendes bancales des eighties et les refoutrent ensemble sur scène, histoire de se renflouer un peu.
Voilà un postulat simple, tiré d'une histoire vraie.
Mais là où le coup des réalisateurs Frédéric Forestier et Thomas Langmann est vraiment génial c'est qu'ils ont employé de véritables sosies pour interpréter les rôles principaux.
Idée lumineuse permettant d'économiser un max de blé et de laisser se reposer paisiblement dans leurs maisons de retraite nos amis Anconina, Timsit, et toute la clique de chanteurs ratés made in "Top 50".
Jean-Michel Lemou, ancien cantonnier, campe un Richard Anconina plus vrai que nature.
Jeu pitoyable, rythme inexistant, l'expressivité d'une Catherine Deneuve sortant de chez son chirurgien esthétique après sa onzième injection de botox autour des yeux.
Anconina peut dormir tranquillement dans son lit médicalisé, la relève est assurée.
Jean-Claude Navrant, boucher-charcutier près du Mans en retraite, interprète Patrick Timsit.
La ressemblance est ahurissante. Un jeu irritant et surexcité qui parviendrait à énerver en moins de deux n'importe quels moines Shaolin.
Un cabotinage abominable à faire passer Jim Carrey pour Michel Bouquet. L'ami Timsit peut continuer de discuter avec son pistolet urinaire à la maison de retraite des Lilas, Jean-Claude se charge du boulot.
Des dialogues insipides et débilitants magnifiés par nos deux sosies au sommet de leur art.Un travail remarquable de mimétisme.
Cette façon pour Jean-Michel de débiter ces dialogues avec cette voix lasse et cette intonation si particulière que l'on ne retrouve que dans les recalés du casting de "Plus belle la vie".
Le travail énorme de Jean-Claude pour déblatérer ces blagues éculés avec l'enthousiasme d'un Gad ElMaleh dans ses pubs "LCL".
Nos deux héros ne sont pas les seuls à féliciter, Oooh non !!
Les stars des années 80, ces chanteurs engagés pour la survie de leur brushing et pour la conservation des vestes à épaulettes démesurées aussi font le job. Et pas qu'un peu !
En effet, les résidents de la maison de retraite des Lilas où vivent Timsit et Anconina, ont prêtés leur concours pour interpréter la pléiade de stars fanés des années 80.
Gaston et Jacqueline, 62 ans de mariage et cinq dents à eux deux, forment le duo qui a enchanté les eighties : Peter et Sloane.
Jean-Luc Lahaye est interprété par Mimile qui ira jusqu'au bout de sa passion pour Jean-Luc en détournant quelques mineures et en dealant dans l'enceinte même de la maison de retraite des litres de couleur "noir corbeau" pour les cheveux.
Le duel, hélas mortel, entre René et Joseph pour interpréter Patrick Hernandez et pouvoir ainsi profiter de sa canne légendaire. Paix à leurs âmes.
Maurice Leglaire dit "Papy juteux" pour cause de consommation abondante de couches culottes, et dont une cataracte très prononcée prédestinait pour le rôle de Gilbert Montagné.
Tout le monde a mis la main à la pâte.Une oeuvre collective faite "maison", comme ces petits ateliers de poteries ou de peinture sur cailloux. Ces oeuvres communes tellement réjouissantes.
C'est une vraie bande de joyeux lurons fleurant bon l'urine et la soupe de poireaux qui viennent emporter ce film, faisant de ce long métrage le plus grand succès de toute l'histoire de la maison de retraite des Lilas.
Thomas Langmann a d'ores et dèja sa place attitrée dans la salle télé des Lilas. Tout devant. Juste à côté de "Papy Juteux". Encore bravo.