Starship Troopers appelait clairement à une suite. Un univers riche, avec un potentiel énorme, tout était déjà prêt pour réaliser une bonne suite ! Bah c'est loupé.


Pour commencer, le budget a été considérablement réduit par rapport au premier film (105 000 000$ pour Starship Troopers contre 7 000 000 pour sa suite). Du coup, on se retrouve avec des situations complètement ridicules, comme des scènes de combats durant lesquelles les insectes ne sont pas du tout filmés. On sent que chaque plan qui requiert un certain investissement est rapidement éludé pour éviter des dépenses trop excessives. Il ne fallait pas tourner la suite de Starship Troopers si le budget ne suivait pas.


Ensuite, le réalisateur n'en est en fait pas un... Phil Tippett est directeur d'effets visuels, et était d'ailleurs présent pour le tournage du premier volet. Seulement, le manque d'expérience se fait cruellement ressentir tout au long du film (personnages mal introduits, manque d'originalité, non-respect du premier volet...).


Afin de faciliter le scénario et d'éviter de trop grosses dépenses, le film se déroule en 8 clos (ce qui est tout sauf pertinent, de la part d'une telle franchise) et plagie clairement The Thing de Carpenter, interprétant au passage à leur sauce les capacités des insectes. De plus, à aucun moment on ne ressent les sentiments d'incertitude et de malaise propres à The Thing ; on sent que le film essaye, avec un fond sonore typique des films d'horreurs (violons en pizzicati dans les aiguës) ou encore des personnages inquiétants (jeune fille qui chante, dans le noir, et dont on ne voit pas le visage), d'instaurer une ambiance malsaine, qui à aucun moment n'acquiert de statut. Pas un sursaut, pas un moment d'inquiétude, pas une seule surprise.


Les personnages étant totalement inintéressants (ce qui est en partie dû au fait qu'ils ne sont pas introduits dans le film, mais aussi qu'ils ne sont pas communs au premier volet), on ne ressent de l'attachement pour aucun (ou à la rigueur le capitaine Dax, coupable d'homicide) et on se fiche pas mal de ce qui peut leur arriver.


Toutefois, contrairement à d'autres suites de films faisant complètement hontes aux précédents (je pense notamment à Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre, Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Crystal, ou autres nanars tels Les Dents de la Mer 4), Starship Troopers 2 part d'une bonne intention, la volonté étant à l'origine d'étendre un peu l'univers de la saga, de faire évoluer les insectes (comme on a pu le voir au fur et à mesure dans la saga Alien) et de faire quelques hommages discrets au premier volet. Il n'y a rien à garder dans cette suite, elle est ratée. Mais elle n'est pas non plus insultante, le problème majeur restant le manque de budget. Elle n'a simplement aucune raison d'être...

Monsieur_Cintre
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le 15 nov. 2018

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Monsieur_Cintre

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