Passe-moi la manette !

On vient d'inventer un tout nouveau concept de "film", le film qu'on peut comprendre sans avoir vu. Un truc tellement vide qu'en fait tu peux ne pas le voir et c'est pareil. Bon en fait j'en rajoute, des navets comme ça, ça existe depuis la naissance du cinéma... Mais celui-là il en tient une couche. En fait niveau vacuité ça me rappelle le dessin animé Dead Space ou le premier film en animation 3D Resident Evil (pas vu le second).

On a un truc moche qui ressemble vraiment à une cinématique de jeux vidéo sur l'ancienne génération de console. Rien de palpitant. Voir même profondément navrant et consternant.

Nan parce que bon, arriver à ce niveau là de non cinéma c'est juste exceptionnel, il fallait le vouloir pour en arriver à ce niveau. Il y a un moment j'espère juste pouvoir prendre ma manette et jouer à ce sorte de Gears of War avec des araignées géantes. Mais vu qu'on ne peut pas jouer et que le film est construit comme un jeu vidéo tout à fait basique, ben ça n'a aucun intérêt.

Et c'est ça qui est profondément navrant, c'est que cette non mise en scène inintéressante des jeux vidéo peut parvenir jusqu'au cinéma et l'envahir et certains vont même jusqu'à avoir la faiblesse de s'en contenter. Navrant.

L'histoire en elle même est juste basique et n'est qu'un prétexte bidon pour avoir des scènes d'action, certes lisibles, mais tout sauf fun. On a un truc sans aucune prestance, sans aucune portée. Ils tentent de faire de l'émotion, mais c'est juste raté, raté, parce que les personnages sont plats et caricaturaux, donc franchement qui en a quelque chose à foutre qu'ils meurent ? Personne. On regarde cette bouillie de pixel... comme on regarderait un africain mourir du virus ebola, en disant : "pitié, j'avais pas besoin de ça dans ma vie, arrête ça, je peux vivre sans savoir ça" et on finit par se cacher les yeux en hurlant à son écran "cache-toi, les bêtes se cachent pour mourir".

C'est même pas un film, c'est rien du tout, le néant, rien à sauver.

Et encore là je parle juste de la chose comme ça, même pas comme "suite" de Starship trooper... Nan parce que si j'ai juste vu le un et j'ai fait l'impasse sur les suites qui avaient l'air daubées... mais là... où est le second degré de Verhoeven ? où est la critique de l'impérialisme ricain ? l'humour noir ? Là c'est juste l'éloge de la beauferie aux voix gutturales le tout avec un premier degré qui est aussi consternant que la façon avec laquelle il est "mis en scène".