Stella Goldschlag est un personnage historique, pour des raisons peu glorieuses, qui a marqué le pays notamment au moment de son procès en 1957, et qui a fasciné le réalisateur allemand quand il a découvert son histoire…
A travers ce film, Kilian Riedhof dresse le portrait d’une femme complexe qui va passer du statut de victime à celui de bourreau en quelques mois. Une femme qui, pour sauver la peau de ses parents et la sienne, n’a pas hésité à trahir des proches, des connaissances, et qui finira par envoyer à la mort entre 600 et 3000 Juifs, mais qui gardera jusqu’à son suicide, à l’âge de 72 ans, un profond sentiment de culpabilité.
C’est l’actrice allemande Paula Beer – révélée, on s’en souvient, dans le très beau film de François Ozon, Frantz – qui interprète le personnage de Stella. Elle traverse tout le film avec une présence incroyable, avec un mélange de charisme et de solidité, mais aussi de faiblesse, laissant au spectateur le soin d’imaginer ce qu’il aurait fait, lui, dans de telles circonstances.
Evitant toute forme de romantisme facile, de jugement moral sous quelque forme que ce soit, et avec un montage nerveux et juste ce qu’il faut d’effets de mise en scène pour rendre le film captivant de bout en bout, Kilian Riedhof réussit là une solide biopic racontant le destin de cette femme aussi fascinante que détestable.
https://www.benzinemag.net/2024/01/24/stella-une-vie-allemande-histoire-dune-femme-coupable-et-victime/