tristement déçu de ce film, si l'errance poétique à travers plusieurs territoires fonctionnait merveilleusement bien dans middle of the moment, ici j'ai quand même eu la facheuse impression de regarder un clip de musique. aucune image n'a de poids, tout est écrasé par la musique, chaque espace se vaut. on saute dans un train on arrive à l'autre bout du monde, on en prend un autre, on remonte dans le temps. cette idée me plaît pourtant. peut-être se répette-t-elle un peu trop dans le film, le motif s'use comme un bois trop tendre jusqu'à servir de béquille, bancale. chaque séquence se termine par le même travelling sur les rues et commence avec un nouveau concert ou une interview. on a vite la sensation de tourner un peu en rond. reste cette séquence au japon qui tente de proposer autre chose le temps d'une parenthèse, qui enfin s'extrait un peu des guitares et des tam tam pour nous laisser le temps de vivre une somnolence durement méritée dans le métro bondé du soir. mais la greffe a du mal à prendre. pourquoi cet endroit, pourquoi ces images, si ce n'est de lointains souvenirs d'un voyage ? tout ça parait à la fin un peu vain.