Ce livre vous glace les os. Pas parce que c’est triste, ou merveilleusement bien écrit, mais parce que c’est essentiel. C’est le tout petit peu de vie qu’il reste, le tout petit peu d’espoir, le tout petit peu de sens et de terre auquel peut se raccrocher une main après un naufrage, car il y a une voix qui chuchote toute seule dans le noir, qui nous parle de ses camarades qui sont mortes au camps, et de celles qui n’ont pas su revenir. Il y a cette voix qui se dresse, seule, contre tout, et cette douleur qui creuse, toute la nuit, contre la mémoire. Et cela fait un trou. Et à l’intérieur de ce trou, c’est toute la douleur qui tombe avec le premier mot de la littérature.