Le montage, le rythme, la bande-son et les acteurs nous captivent d'entrée dans ce film. On est loin des clichés du biopic. On nous balade dans les coulisses d'Apple d'une manière presque aussi captivante que Birdman.
La première demi-heure passée, l'attention se dissout, la mise en scène ne suffit plus, et l'intrigue se montre sans intérêt. L'heure centrale est hypnotique, on reste éveillés, mais pas captivés.
La conclusion est catastrophique. Les 30 dernières minutes sont une accumulation des clichés du biopic, jusque-là évités. Le personnage antipathique que le film construit, ce chef d'orchestre tyran, devient soudainement un homme profondément humain, un père de famille et une icône. Les personnages secondaires, très bien interprétés au demeurant, s'avèrent n'être que des faire-valoir au personnage Steve Jobs. Comme avec le look de Fassbender , d'abord absolument pas ressemblant puis un véritable sosie, il y a une rupture dans la couleur du personnage qui est déconcertante.
Trop plein de concessions, ce biopic prometteur est finalement un hommage académique, dévoué et commercial à la marque à la pomme et feu son icône. L'excellente BO, le montage léché et la prestation des acteurs suffisent à peine à rendre ce film intéressant.