Still Alice retrace le combat d’une femme, prof de linguistique à l’université de Colombia qui découvre sa maladie d’Alzheimer alors qu’elle vient de fêter ses 50 ans. Pour une femme qui a consacré sa vie au langage, perdre ses mots semble ironique. Si il est très difficile pour elle de voir ses compétences de communication et sa mémoire diminuer, Alice ne se laisse pas abattre. Plein d’espoir, le regard porté sur la lente déchéance au fur et à mesure de la progression de la maladie n’est pas misérabiliste. L’impact sur sa vie de couple est pourtant non négligeable, son mari ne parvenant pas à l’accompagner dans sa lutte contre la maladie. Seule une de ses filles (celle jouée par Kristen Stewart) restera avec elle jusqu’à la fin.
Courageuse et pleine de volonté, Alice met en place des stratégies tout au long du film pour masquer sa défaillance grandissante. Souhaitant retarder au maximum la perte de son autonomie, elle utilise des moyens ingénieux pour pallier ses manques. Une des meilleures scène du film est d’ailleurs, à mon avis, celle du suicide planifié raté.
La scène durant laquelle elle donne sa dernière conférence, sur son vécu de l’Alzheimer, est bouleversante. La performance de Julian Moore participe d’ailleurs en grande partie à la réussite du film.
Malgré des scènes un peu classiques, parfois quelques lenteurs et des personnages pas incroyables (sauf Alice, bien sur), ce film touche juste. En soulevant la question de la place d’un individu dans la société une fois son statut social remis en question et son identité perdue, il montre que l’Alzheimer ne se limite pas juste à la perte de la mémoire.