I am not suffering. I am struggling.
Un film très intéressant et surtout très bien mené. Certes, il joue beaucoup sur la corde sensible avec un drame presque trop réaliste, mais c’est ce qui en fait sa qualité première. C’est juste bluffant. On suit l’évolution du personnage d’Alice et on assiste, aussi impuissant qu’elle ou son entourage, à sa dégénérescence. C’est poignant, mais aussi tragique. Et même par moment terrifiant : ça commence au début par des petits détails à peine imperceptibles, puis des choses un peu marrantes avec le recul, pour finir à nous faire vraiment peur. C’est incroyable. On se rend compte réellement des dégâts que peut causer la maladie d’Alzheimer, non seulement à nous mais aussi à notre entourage.
On l’attendait et elle est au rendez-vous. Julianne Moore est extraordinaire, jouant juste sur toutes les facettes de son personnage, et incarnant parfaitement l’évolution de la maladie. Son regard, sa gestuel et même son expression…tout est exceptionnel. Si le reste du casting est clairement un cran en-dessous, et même bof (sauf pour de rares scènes, Kristen Stewart est aussi inexpressive que d’habitude, et les autres enfants ne font pas mieux) ; il faut tout de même souligner la prestation d’Alec Baldwin qui réussit à faire un excellent contrepoids à sa partenaire. Il est tout aussi extraordinaire dans son rôle.
Techniquement, le film est très conventionnel. La musique simple et minimaliste crée une sorte de nostalgie tout en suivant l’évolution d’Alice. La mise en scène quant à elle ne prend pas énormément de risque, se contentant de filmer son histoire. On notera cependant le soin apporté aux scènes de dialogues qui sont au final très peu coupés.
Bref, un film qui n’est peut-être pas extraordinaire, mais un film qui traite parfaitement son sujet et réussit à en montrer toute la gravité. Le tout mené par une actrice, qu’on sait déjà talentueuse, au meilleure de sa forme.