Stitches
Stitches

Film de Neal Stevens (2001)

Titre mineur du catalogue Full moon, Stitches raconte comment un démon à l’apparence de petite mamie bien onctueuse pose ses valises dans une pension familiale et se met à y glaner l’âme de ses habitants. L’une après l’autre. Un pitch réjouissant... sous conditions. L’histoire implique en effet que l’actrice qui joue la petite mamie aura une grosse charge sur les épaules, autant dire qu’elle ne doit pas seulement être bonne, il lui faut aussi des dialogues un peu soignés. De la même manière, la pension de famille constitue un environnement riche pour peu qu’elle soit suffisamment travaillée pour faire oublier qu’elle sert aussi d’artifice destiné à économiser un peu de budget. Quant à la collecte, posée comme mécanique et professionnelle (c’est un démon) quoique surnaturelle, c’est quelque chose qui peut vite apparaître comme monotone.

Malheureusement, ce terrain glissant emporte complètement Neal Marshall Stevens, scénariste prolifique de chez Full Moon dont c’est la seule réalisation. Elizabeth Ince fait de son mieux avec ce qu’elle a et ce qu’on lui donne dans le rôle de la démoniaque Mrs. Albright, le reste du casting est aux fraises, les personnages dont ils ont la charge, cons-cons, et les stratagèmes de la petite vieille, s’ils peuvent témoigner d’un effort de construction, apparaissent finalement plus maladroits et alambiqués que réellement retors. Et c’est pas la peine de compter sur un peu de gore, de morceaux bien vénère, voire un peu de fesse pour remuer l’ensemble. La carte trash en moins, voici que disparaissent les derniers résidus d’un public potentiel.

Stitches, c’est hyper fauché, c’est assez bancal, c’est plutôt chiant et c’est bien dommage... Parce que Stitches c’est aussi plein d’idées sympas. On y découvre, comme son nom l’indique, les affinités d’une démone avec la couture et donc : un chouette bustier de peau humaine dont on aperçoit les coutures ; une machine à coudre qui sert à extraire l’âme des mécréants ; des âmes damnées soigneusement cousues à des patrons de modistes ; lesquelles hurlent quand on tourne les pages du recueil dans lequel elles sont impeccablement rangées. Mrs Albright va aussi utiliser les services d’un esclave/espion en forme de boule de papier froissée avec qui elle communique par un miroir ou les âmes des habitants déchus fixées sur leur silhouette de papier comme petite armée. Rien de transcendant certes, mais un début de personnalité animé par un p’tit cœur qui bat...

Tout ça fait que, pour peu qu’on ne soit pas imperméable aux zéderies, on peut malgré tout suivre cette petite production avec un certain plaisir. Il faut juste s’équiper d’une bonne dose d’indulgence et de quoi s’occuper les mains pendant les moments un peu mous.


Hum... ce film ne compte assez d'ingrédients pour jouer au bingo avec une grille de 36 cases, mais voilà quand-même les 8 ingrédients repérés


Bonus

Le monde est peuplé d’Emily et de Sam

Personnage > Caractéristique

Religion > Fait un signe de croix

Personnage > Citation

Se plaint > « Je ne veux pas mourir »

Réalisation > Audio

Bruit générique > Chouette ou hibou

Scénario > Dialogue

À voix haute > Se parle – Gémissements, geignements ou cris répétés

Scénario > Situation

Tension > Torture

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Harcèlement ou agression sexuelle > Culture du viol

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
5

Créée

le 12 févr. 2024

Critique lue 18 fois

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