Mis à part deux/trois exceptions, les années 2000 ont tout simplement bousillé la carrière de Robert De Niro. Alternant entre des comédies peu mémorables et des thrillers aux allures de téléfilm, l'ancien Jake La Motta n'est plus que l'ombre de lui-même au fur et à mesure que ses beaux cheveux noirs deviennent de plus en plus gris. Ainsi, l'année 2010 est bien catastrophique : un énième retour dans la famille Furniker pour Mon beau-père et nous, une prestation excellente mais sous-exploitée dans le déjanté Machete et ce thriller soporifique intitulé Stone où il partage de nouveau l'affiche avec Edward Norton neuf ans après The Score...
Scénario alambiqué s'éloignant considérablement du sujet original, acteurs soit en roue libre (Norton) soit complètement ennuyé (De Niro), mise en scène inutilement léchée... Prévu à l'origine pour être une pièce de théâtre, le scénario d'Angus MacLachlan est malheureusement devenu ce film raté où rien n'est à sauver. Partant d'une histoire classique mais intéressante de manipulation entre la femme d'un taulard et son agent de probation, Stone dérive au fur et à mesure sur des idées théologiques inhérentes et non fondées qui, au fur et à mesure que le métrage avance, ne sont ni complètement intégrées à l'histoire ni vraiment travaillées en elles-même. Et pendant ce temps-là, on s'ennuie, consternés devant un jeu de chat et de la souris passé à la trappe.
On grince surtout des dents face à ce qu'aurait pu devenir ce scénario intéressant s'il avait été mis dans d'autres mains, ce dernier prenant une tournure presque fantastique en fin de parcours. Mais, perdu entre ce côté thriller de commande et la volonté du scénariste à proposer des thématiques nouvelles, le réalisateur John Curran (We Don't Live Here Anymore et surtout le remarqué Voile des Illusions où il dirigeait déjà Edward Norton) n'arrive jamais à bien maitriser son film. Instantanément oubliable, Stone est une rareté en matière de longs-métrages ratés, quasi-incompréhensibles et surtout au final inintéressants. Reste le jeu séducteur et terriblement sexy de Milla Jovovich, unique point positif du métrage, c'est dire.