La bible du jazz
Le succès de Cabin in the sky (Un petit coin aux cieux) de Vincente Minnelli pour le studio MGM en 1943, entièrement joué par des acteurs noirs, incita la 20th Century Fox à tenter une expérience...
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Le succès de Cabin in the sky (Un petit coin aux cieux) de Vincente Minnelli pour le studio MGM en 1943, entièrement joué par des acteurs noirs, incita la 20th Century Fox à tenter une expérience similaire avec Stormy Weather qui sortit en France sous le titre de Symphonie magique. La Fox emprunta à la MGM Lena Horne qui avait été la vedette de Cabin in the sky et qui deviendra dans la firme du Lion, la plus grande vedette noire dans le domaine musical.
L'intrigue est simple et n'est qu'un prétexte pour utiliser les nombreux airs dont la firme de Darryl Zanuck avait acquis les droits, ce n'est qu'une suite de saynètes et de numéros musicaux ou dansés permettant d'illustrer un merveilleux mariage entre la musique, la danse et le cinéma, et pour que chacun des artistes noirs y fasse son numéro comme Bill "Bojangles" Robinson dans des numéros de claquettes étonnants, le pianiste Fats Waller, l'orchestre de Cab Calloway où celui-ci enrubanné dans son extravagant costume zazou laisse parler son "Jumpin' Jive", au phrasé voisin de sa légendaire "Minnie the moocher" (qu'il chantera dans les Blues Brothers).
Mais on retient aussi l'éblouissante performance dansée et acrobatique des Nicolas Brothers, duettistes spécialisés dans ces figures, et que Gene Kelly et Minnelli imposeront dans le Pirate en 1948 contre l'avis du studio. Lena Horne quant à elle se contente de promener son joli minois au travers des numéros et d'être la splendide interprète de l'air qui donne son titre au film, standard qui sera repris par de multiples artistes, même Blancs comme Sinatra ; son interprétation bouleversante de "Stormy Weather" est due au fait qu'elle n'a pas suivi les directives du réalisateur mais le conseil de Cab Calloway qui lui disait de donner toute son émotion et de laisser éclater sa tendresse en pensant à ses problèmes sentimentaux. Il y a comme ça des chansons qui marquent et dont l'osmose avec leur interprète est réellement magique, ce fut le cas aussi pour Judy Garland avec "Over the rainbow".
A propos de mise en scène, le film est assez moyennement réalisé, la Fox n'ayant pas sous contrat les cadors de l'écurie MGM, il ne vaut pratiquement que pour les apparitions des stars du music hall et de la musique noire américaine de l'époque, il faut se laisser envahir par ces mélodies et ces numéros dansés qui composent néanmoins un film unique dans l'histoire du cinéma ; un ami fan de jazz me disait toujours que c'était sa bible musicale, j'ai une pensée pour toi l'ami en écrivant cette critique.
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le 3 mars 2018
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