J'attendais le dernier jour de l'année pour poster cette critique sur un film qui est tout à fait de circonstance ; à la place du fameux bug de l'an 2000 qui constitue une partie de l'argument du film, et qui était attendu anxieusement en ignorant comment ça allait évoluer, on peut lui substituer 20 ans après la pandémie que l'on a vécue en 2020 et dont on ne sait pas comment en sortir à ce jour.
Dans ce polar futuriste qui joue avec les apparences et les dangers de l'image virtuelle, on est aussi face à une incertitude, car il développe une intrigue vertigineuse et dense au coeur d'un univers d'une noirceur effarante qui ressemble à une sorte d'avenir post-apocalyptique, en installant un climat à la fois inquiétant, troublant et fascinant.
Kathryn Bigelow, ex-femme de James Cameron, a de qui tenir ; sur un scénario tortueux et limite labyrinthique écrit par Cameron, elle réalise de main de maître ce film complexe qu'il faut voir au moins 2 fois pour bien tout capter tellement c'est fouillis et nébuleux par moments. L'ambiance est très réussie, inquiétante, décadente, le casting est épatant, avec notamment un étonnant Ralph Fiennes et une superbe Angela Bassett au look de semi-mercenaire sexy avec ses dreadlocks ; ils sont tous deux bien épaulés par Tom Sizemore ou Michael Wincott qui se sont fait des tronches de mecs un peu décavés, ainsi que par Juliette Lewis, William Fichtner et Vincent d'Onofrio. Un film surprenant et peu commun dans la production hollywoodienne de l'époque.