Stranger Than Paradise par Amal
J'adore Jarmusch. Je n'y peux rien. J'ai une sensibilité poussée en ce qui concerne son cinéma minimaliste et son silence. Là, c'est noir et blanc, il y a John Lurie, Screamin' Jay Hawkins et des plans interminables sur deux des trois personnages principaux en train de regarder la télévision en fumant à la chaîne. Concrètement, ça a tout d'un petit film pseudo-intellectuel et élitiste. Mais au final il ne se réalise pas tout à fait dans cet aspect là, après tout on parle ici des débuts de Jarmusch, et non pas de sa période d'autosatisfaction actuelle.
J'avais lu quelque part que c'était une espèce de "roadmovie immobile". Ca correspond pas mal à l'idée que je m'en étais fait. On suit la quête de trois personnages déjà assez perdus comme ça, qui finissent par se perdre encore plus à la recherche d'un endroit où se poser. Parce que de toute manière, ce n'est plus une surprise, chez Jarmusch, les recherches n'aboutissent jamais vraiment là où on s'y attendait.
Les thèmes abordés sont l'ennui, l'amour et le désœuvrement (ou quelque chose qui s'en approche). Ca vaut le coup, rien que pour le cadrage et le travail sur la photographie.