J'ai vu ce court-métrage sans avoir rien lu à son sujet, puis des lectures me le rendent encore meilleur, merci SC et wiki.
Des danseurs seuls sont filmés chez eux. Souvent entre quatre murs, comme si en cellule.
L'une est accompagnée d'eau dans un énorme seau en bois; elle l'utilise pour se mouiller les cheveux et danser avec l'eau.
Ses cheveux me rappellent une des meilleures scènes que je n'oublie pas d'un film d'Andréa Arnold, 'American honey', quand Star/Sasha Lane se purifie et joue aussi avec l'eau du lac vers la fin.
Ses cheveux et leur danse, d'ailleurs visibles sur l'affiche, me rappellent aussi un court-métrage de Yasujirō Ozu 'La danse du lion' par un danseur qui se secouera la tête et chevelure de manière similaire.
Un carton et des infos au début du court informent que c'est filmé au début du covid, pendant des confinements?
Or ces danseurs ont vraiment réussi à illustrer la frustration et bouillonnement intérieurs; que j'avais un peu oubliés.
J'ai aimé que ces danseurs sont/semblent dans un premier temps leur propre chorégraphe, ils sont d'abord filmés en longueur où ils semblent encore libres de leur improvisation, de faire ce qu'ils veulent...puis lentement mais surement, le montage et le réalisateur semblent reprendre les rennes, les mater, les maitriser, leur tomber dessus un peu comme une chape de plomb invisible ou une main invisible, un main de marionnettiste?
car le montage commence à hacher les mouvements, à choisir quels mouvements montrer et les associer avec qui...
un montage manipulant, un peu comme un virus a décidé de nos mouvements et a mis en pointillé nos vies, les chorégraphies libres du début du court sont mises en pointillés par le maître du jeu...
Le montage devient de plus en plus frénétique, hectique, voire épileptique...comme si ce montage illustrait la folie de la période de Confinement, le feu du corps sous le couvre-feu?
Grâce à internet, j'ai compris que le titre faisait allusion à une autre épidémie mais de danse à Strasbourg en 1518 qui avait été racontée par Jean Teulé en 2018.