Sans crier gare, l'excellent Dominic Cooper est peu à peu devenu l'un des visages les plus familiers du septième art ces dix dernières années, par la force d'un parcours pour le moins méchamment singulier.
Des péloches classiques made in UK aux blockbusters friqués - mais pas toujours inspirés - US (Abraham Lincoln Chasseur de Vampires, Dracula Untold, Warcraft ou encore Need For Speed) en passant par un petit rôle à l'envergure conséquente au sein du MCU (papa Stark, c'est lui), sans oublier son petit statut non négligeable également, sur le petit écran (Fleming, Agent Carter mais surtout Preacher); le bonhomme n'a pas forcément toujours fait les bons choix, mais il a au moins le mérite de se rendre presque omniprésent.
De retour dans le cinéma plus ou moins burné, il est désormais la vedette du nouveau long métrage du jadis génial Simon West, Stratton, film d'espionnage privé de sorties dans les salles obscures par chez nous, et appeler à squatter les bacs à DVD/Blu-Ray.
Petite série B sans grande prétention singeant grandement James Bond - voir même Tom Clancy -, contant la lutte classique et prévisible d'un agent MI6 pour liquider du méchant terroriste et empêcher une attaque bactériologique; le Simon West nouveau est un sympathique thriller nerveux et souvent tendu, profitant de son aspect douloureusement fauché, pour offrir une ambiance et une action réaliste et prenante, renforçant de facto la crédibilité de son propos.
Bien emballé, solide malgré de grosses lacunes scénaristiques (dialogues génériques, intrigue rudimentaire, gros soucis de rythme et une issue sans surprise), porté par des personnages plutôt bien scriptés et interprétés (Cooper et Tom Felton en tête) malgré un vilain loin d'être charismatique (le difficilement défendable Thomas Kretschmann); Stratton ne casse pas trois pattes à un canard mais incarne une bonne série B du samedi soir, plaisante et pétri de bonnes intentions, à défaut de réellement révolutionner le genre.
En revanche, ce n'est pas encore le Simon West qui nous donnera envie de faire à nouveau confiance au bonhomme (bien meilleur dans l'action pure et dure avec son acteur fétiche Jason Statham), mais on garde espoir...
Jonathan Chevrier
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