Critique de Street Fighter - L'ultime combat par Maïa
Un film qui donne du bonheur, l'équivalent exact d'un kebab visuel.
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le 1 juil. 2010
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5
Street fighter est un titre pour lequel j'ai une affection particulière. C'est un film que j'ai loué des tas de fois étant plus jeune, adorant le jeu vidéo éponyme, et puis je l'avais laissé tomber ... jusqu'à ce que, vingt ans et quelques broutilles plus tard, le Blu-ray paraisse. Et là, les réminiscences de l'adolescence, me revoyant mater ce film, me sont revenues, et j'ai décidé sauter le pas, et de juger à nouveau ce film à l'orée de sa (triste) réputation. Et ô surprise, le film a gagné une patte vintage qui fait que, au fond, et bien que je lui reconnaisse plein de défauts, la vision s'est révélée être des plus agréables.
Déjà, il faut savoir que le réalisateur, Steven E. de Souza, n'est pas un inconnu pour nous autres fans des films d'actions des années 80, car il a signé pas moins que les scripts de 48 heures, les deux premiers volets de la saga Die Hard, et ce chef d’œuvre qu'est Commando : rien que pour ça, respect éternel à ce grand homme du cinéma.
La genèse de Street Fighter est plutôt amusante : les patrons de Capcom, la société créatrice du jeu, faisaient le tour des scénaristes à Hollywood capables de rendre hommage à leur jeu, et se sont donc tournés vers de Souza, lequel a planché sur une ébauché de scénario sur laquelle il a travaillé une nuit blanche, et qu'il ne leur donnait cette idée que si il réalisé lui-même le film. Pris à la gorge par leur retour au Japon qui devait se faire peu de temps après leur rencontre avec le futur réalisateur, Capcom a donné son accord.
Sauf que le tournage a été apparemment très compliqué ; entre l'obligation de tourner en Australie du fait des avantages fiscaux, ce qui a imposé la présence au casting de Kylie Minogue, embauchée quelques jours avant le début des prises de vues, la période cocaïnée de JCVD (qui a empoché un quart du budget), le tournage en Thaïlande, il y a eu les exigences de Capcom, qui voulait intégrer tous les personnages de la série, au fi de toute logique et leur volonté à imposer un acteur japonais, Kenya Sawada au réalisateur en plein tournage, donc, le casting était bouclé, et qui sera finalement présent à l'écran durant quelques secondes, comme un cheveu sur la soupe.
Et, enfin, la présence de Raul Julia dans le rôle de Mr Bison, qui fut gravement malade, ce qui se voit dans son apparence cadavérique, et qui décèdera six semaines après la fin du tournage. Le film lui sera dédié.
Il en résulte un énorme fourre-tout, que je ne peux pas prendre au premier degré, car les personnages ont l'air de se rendre compte eux-mêmes qu'ils sont dans une farce. Ne serait-ce que les personnages de Zangief, Dee Jay, Chun-Li, ils ont l'air d'être ailleurs, à vouloir faire rire le spectateur, et c'est, au 36e degré, rafraichissant. Comment prendre au sérieux la voix diffusant au haut-parleur les messages de propagande de Mr Bison, qui demande aux soldats de vérifier leurs points retraites ?! Raul Julia avait l'air de s'en rendre compte en jouant les méchants très méchants, et qui va jusqu'à reprendre une scène de Robin des bois, le film de Michael Curtiz, le moment où Errol Flynn se pend à une corde !
Quant à JCVD, jouant Guile, et avec les cheveux teints en blond, il avait l'air de beaucoup transpirer, effet de la coke ?, et qui est peut-être le seul à se croire dans un film sérieux, bien qu'il ait quelques punchlines bien débiles, comme surnommer Mr Bison ... Bisou ! Car oui, voir le film en version française est un gage de qualité.
Il est bien sûr tentant de jouer au jeu des différences avec le jeu vidéo, mais il y a des acteurs ressemblants, comme Zangief, Vega, Honda, Sagat, et d'autres, et bien entendu Mr Bison, dont Raul Julia est sans doute le meilleur acteur de toute cette ménagerie. Car si on doit parler de Kylie Minogue en Cammy, qui ne se bat quasiment jamais...
Les clins d'oeils au jeu sont légion, avec les transformations physiques d'acteurs qui se mettent à ressembler à leurs équivalent vidéoludiques, mais aussi les cris, comme ceux de Vega, ou encore le tableau de commande de Bison, qui n'est nul autre qu'un joystick avec des boutons, comme en arcade ! On retrouve aussi quelques attaques spéciales, comme JCV/Guile qui fait son coup de pied en ciseau, les milles mains de Honda...
Après, il est vrai que je mets beaucoup de nostalgie dans tout ça, car objectivement, je sais que le film n'est pas bon, et que c'est une trahison de son univers, qui est du combat de rue.
Mais, je le trouve bien moins pire que d'autres adaptations vidéoludiques comme Alone in the dark ou Super Mario Bros, qui sont eux de véritables catastrophes. On va dire que Steven E. de Souza s'en est tiré du mieux qu'il peut avec sa marge de manœuvre.
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Créée
le 5 mars 2017
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