J'en ai rendu mes raviolis.
Dans le monde y'a toutes sortes de merdes, y'a la guerre, y'a la famine, y'a les raviolis Panzani, et surtout y'a les adaptations de jeux-vidéo. Street Fighter avait eu le droit à son mauvais film avec Van Damme, puis finalement Capcom engagea divers studios pour faire des films d'animation, dont Street Fighter Alpha et Street Fighter Alpha Generations. Mais comme Capcom n'aime pas que l'on soit content d'un de leurs produits, il faut systématiquement qu'ils essaient d'en faire de la merde, comme ce fut le cas avec les Resident Evil. Ceci explique ce nouveau film, qui rajoute 5 points sur une échelle de 10 à toutes les adaptations de jeux-vidéo qu'ont pu faire Paul WS Anderson et Uwe Boll, et ça c'est quand même sympa parce qu'on les aime bien malgré tout ces deux cons.
Le terrible Bison (Neal McDonough) a décidé de prendre par la force le pouvoir à Bangkok à l'aide de son organisation maléfique. Pour ce faire il enlève un maître des arts-martiaux, Xiang Li (Edmund Chen). Sa fille, Chun-Li (Kristin Kreuk), détentrice de pouvoirs incommensurables et guerrière redoutable, est la seule en mesure d'affronter Bison et son gang afin de sauver son père.
Ce que l'on se dit après avoir vu ce Street Fighter, c'est que celui avec Van Damme était un chef-d'oeuvre. Ce nouvel opus tente de tout recréer, en transposant le jeu-vidéo dans notre univers, ce qui n'était pas forcément une mauvaise idée, mais dont le résultat est catastrophique. Ça commençait pourtant plutôt bien, avec une belle séquence de combat joliment chorégraphiée, mais par la suite ça plonge dans la nullité la plus absolue, et surtout l'ennui mortel. Kristin Kreuk, bien qu'elle soit légèrement typée, ne ressemble absolument pas à une chinoise, et un tel niveau d'absurdité laisse pantois, mais surtout elle ne sait rien faire de ses poings ni de ses pieds, nous servant des combats tous plus hideux les uns que les autres. Les gars de la technique ont donc potassé grave, et leurs solutions ont été d'user de multiples cordes et élastiques pour faire virevolter son petit corps dans les airs, ainsi qu'avoir recours à diverses doublures, faisant de son visage la chose la plus absente des combats, mais même avec ça, ça pue, et ça ne vaut même pas un épisode de Walker Texas Ranger.
Robin Chou se tape le sale boulot, celui du sidekick qui doit remonter le niveau global, mais ses talents ne sont que hélas peu utilisés, et se retrouvera finalement obligé d'apprendre à faire des boules de feu moches à notre héroïne — c'est ce qu'on appelle une carrière arrivée au fond du gouffre.
Duncan, égal à lui même, est en définitive le seul qui se distingue un peu, taillé pour son rôle de Balrog, et offrant quelques sourires, mais quant à lui handicapé par un Neal McDonough qui s'est visiblement éclaté à surjouer comme un con devant la caméra, et ça sans que personne ne s'en aperçoive.
Bref, Street Fighter La Légende de Chun-Li est probablement la pire adaptation de jeu-vidéo que l'on ait pu voir, et qui plus est n'arrivant même pas à faire rire — plus ou moins — involontairement comme le faisait celui avec Van Damme. Torture mentale, que l'on soit fan ou non du jeu-vidéo, on ne comprend pas qu'une telle production ait pu voir le jour, prenant démesurément les spectateurs pour des attardés, et l'on se consterne de voir le logo de Capcom au générique d'ouverture.
Personne ne joue bien, certains parce qu'ils en sont incapables (Kreuk notamment, mais aussi Chris Klein, alias Nova, le minet insipide d'American Pie, et qui interprète ici Charlie Nash — le pote de Guile pour ceux qui seraient paumés), mais d'autres parce qu'ils ont probablement fait le pari entre-eux de voir si faire n'importe quoi se ferait remarquer par la production, mais visiblement tout le monde n'y a vu que du feu (ou alors ils étaient occuper à jouer, ou bourrés, au choix).
Pour conclure, les amateurs du jeu-vidéo vomiront ce film, de même que les accrocs au kung fu. Les autres se demanderont comment le cinéma a pu donner naissance à une telle merde.
Mention spéciale pour la boule de feu que Chun Li fait à la fin, qui à elle seule résume le foutage de gueule omniprésent dans cette production, étant 1000 fois pire que le pire des effets-spéciaux slovaque, et battu haut la main par quiconque suivra un vague tutoriel de 10 minutes sur comment faire ce genre d'effet sur After Effects. J'en ai rendu mes raviolis.