À armes égales avec Dead or Alive, enfin !

Que dire de ce film si ce n'est qu'il jouit d'un travail profond et efficace, consistant à nier entièrement ce qui existait - de déjà relativement faiblard - en terme de scénario dans Street Fighter. En gros, n'imaginez même pas que les scénaristes et le metteur en scène ayant commis cela aient même, ne serait-ce qu'un instant, toucher ou approcher le jeu, c'est faux. Au contraire, ils semblent avoir mis un point d'honneur à en fuir n'importe quel aspect, d'une façon si totale qu'elle force le respect. Du coup, Vegas se retrouve être un black-eyed peas en baqueroute, Balrog être notre bon John Coffey en petite forme. Et Bison. Ah, Bison. Délirant personnage d'un second degré presque incroyable voire imbitable, il se mut en blondinet passe-partout au plan machiavéliquement ringard et à la faiblesse juste aberrante, servant de pinacle à une pataugeoire scénaristique. Le malheur a voulu que la magnifique Kristin Kreuk, fleur asiatique aux mille charmes, soit venue se perdre dans cette effervescence de nullité et subisse le pire des entraînements du monde (à coup de scie circulaire, si c'n'est pas un comble ça !) pour finalement, dans une scène au ridicule consommée, mettre fin aux douleurs du bison (en lui brisant la nuque avec ses pieds... en équilibre sur cette même nuque... au-dessus du vide... non mais on est où, là ?).

À noter, quand même, les prestations simplement sensationnelles de Chris Klein et Moon Bloodgood, tellement possédés par leurs rôles respectifs qu'on se demande bien pourquoi la carrière de Klein (par exemple) n'a que si peu décollée depuis American Pie.

Peut-être parce qu'il y livrait sa meilleure composition...