Retour au foyer
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Avant de réaliser sur des formats plus longs voués à être exploités pour le cinéma Romain Gavras a fait ses première armes en cofondant le collectif Kourtrajmé avec son comparse Kim Chapiron puis en réalisant une poignée de clip musicaux souvent controversés pour leur violence graphiquement très explicite : ce fut le cas pour Stress, vidéoclip furax et court métrage à part entière narrant la trajectoire rude et anxiogène d'une huitaine de jeunes banlieusards armés de barres de fer, bien déterminés à saccager leur environnement et à haïr gratuitement leur prochain.
Sur une musique redoutablement asphyxiante du groupe Justice Romain Gavras réinvente la mise en scène filmique, jouant dans le même temps sur une forme de cinéma-réalité proche du reportage et sur une stylisation immersive effaçant les repères séparant le réel de la fiction, esthétisant la laideur jusqu'à écoeurement. Obsédant et situationnel Stress fut à l'époque vertement critiqué pour son prétendu message à caractère raciste et pro-violence, à tel point qu'un certain Chris Marker fut l'un des rares grands cinéastes à le défendre bec et ongles au moment de la polémique ; à la décharge de Romain Gavras, réputé pour ses films au discours ambivalent, ledit court métrage ne donne voix ni aux agresseurs, ni aux agressés, se contentant de dresser le constat visuel d'une violence ambiante - attribuable à une jeunesse issue de l'immigration certes - mais nullement stigmatisant en dépit de raccourcis faciles et paresseux.
Visuellement et musicalement Stress s'avère puissant, haptique et brillant en tout point. En six minutes le futur réalisateur de Notre Jour Viendra et de Le Monde est à toi parvient à nous concocter un petit bijou de cinéma crasse et irrécupérable, plongée apnéique dans les banlieues pluvieuses d'une France en pleine déroute. Un mal nécessaire.
Créée
le 26 sept. 2022
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