Dur comme la terre rocailleuse de l'île, aride, Stromboli est un conte difficile, racontant comme une femme du monde, ayant fait parti de l'élite d'une société disparue, engloutie par la guerre, a pu s'enfuir de tout cela, échapper aux Nazis (bon pour attérir chez les fachistes) en épousant un pêcheur, homme simple mais fier, venant d'un endroit où seuls les anciens demeurent. Les jeunes s'enfuient de cette terre trop dure pour être cultivée, cette mer certes généreuse mais exigeant une vie dédié à elle en retour. Véritable choc des cultures, la femme a bien du mal à se conformer aux traditions des lieux et surtout à ce qu'on exige d'elle, c'est à dire l'humilité. Tout le propos du film tient là dedans ou presque. Reconnaître ses propres tort est l'enjeu d'une Ingrid Bergman désespérée, à la fois froide et envoûtante, en lutte contre les éléments et une société désuète qu'elle rejette en bloc.