Il chante! Il danse! Et il parle aussi!

Struck by lightning est un film réalisé par Brian Dannelly et écrit par la star de glee Chris Colfer, qui en est également l'interprète principal. Ayant une honteuse passion pour cette série musicale, je me suis dit que je ne pouvais pas passer à côté de ce film, sans doute pétri de bons sentiments et de clichés, mais enfin que diable, j'ai bien pleuré devant dirty dancing 2, je ne suis plus à ça près. Avant de faire le grand saut, j'ai d'abord regardé la bande annonce et me suis dit « tiens, c'est rigolo ça! Le garçon titille l'esprit de la comédie indépendante, ça tombe bien, j'ai envie de rire! »
Bon, en premier lieu, à part quelques répliques, qui sont à peu près toutes dans la bande annonce (déjà entendu ça quelque part...) ce film n'est pas un film drôle. Il n'est pas drôle mais il ne cherche pas à l'être; c'est plutôt l'histoire douce et amère de Carson Phillips, jeune garçon totalement désenchanté à l'esprit caustique. Il supporte plus ou moins patiemment la vie avec une mère à l'ouest, un père absent, une grand-mère sénile et un lycée rempli d'élèves plus clichés les uns que les autres et plus qu'hostiles à son égard. Il patiente car il a un rêve: devenir rédacteur en chef du New yorker et pour ça entrer à Northwestern. Déjà président du club journal du lycée, que personne ne lit et qu'il est le seul à prendre au sérieux, sa conseillère d'orientation (!) lui conseille de tenir en plus un journal littéraire compilant les écrits de plusieurs de ses camarades afin de rajouter du poids à son CV pour entrer à la fac de ses rêves. Pour se faire, le jeune garçon décide, en compagnie de son amie Malérie, de faire du chantage à tous les élèves dont il arrivera à découvrir les plus noirs secrets pour obtenir des papiers à publier. Je ne parlerai pas de la suite pour ne pas révéler des détails de l'histoire à ceux désirant voir le film, mais je peux d'ores et déjà dire que « Struck by lightning » est très intéressant par sa construction, les dialogues sont plutôt bons et les personnages bien dessinés. Alors certes, il y a quelques imperfections, dont le côté cliché décrit plus tôt, ou certains aspects de la vie du jeune Carson qu'on aimerait peut-être voir un peu plus développés, mais il faut aussi se rappeler que Chris Colfer n'a que 21 ans et qu'il s'agit de son premier scénario. Autre fait qui a sans doute été ce que j'ai préféré dans ce film, à aucun moment la sexualité de Carson n'est évoquée, parce-qu'en même temps, ce n'est absolument pas le sujet du film. Il aurait été très facile et très compréhensible pour Colfer, qui a toujours posé son homosexualité en étendard pour tous les jeunes qui, comme lui, ont été psychologiquement et physiquement agressés lors de leur coming out, de continuer dans cette voie et d'écrire un film sur un jeune garçon homosexuel voulant vivre ses rêves malgré l'acharnement de tous ses camarades. Or, ici, on se fiche de savoir s'il aime les hommes, s'il aime les femmes, s'il va avoir une grande révélation amoureuse qui va lui faire se rendre compte que son idée du bonheur n'était pas celle qu'il poursuivait avec acharnement mais était devant lui depuis toutes ses années, ou qu'il se focalisait sur un objectif pour ne pas penser à sa vie personnelle (ARRÊTEZ AVEC CA, MESSIEURS LES SCENARISTES!) Ne sortez pas vos mouchoirs en imaginant le beau Carson trouver l'amour, ou obtenir enfin l'amitié et l'approbation de tous ses petits congénères. Il n'y a pas de grands sentiments, pas de happy ending larmoyant, pas de suspense dans le sens où on connait la fin dès le début, simplement le journal objectif d'un jeune garçon tentant de construire son avenir malgré toutes ses difficultés personnelles, parce-que oui, les adolescents s'intéressent parfois à autre chose qu'à trouver le grand amour. Et en ça ce film est une réussite et sort un peu du lot. Ce n'est peut-être pas un chef d'œuvre, mais c'est un film original, bien écrit, bien joué, bien réalisé et très agréable à voir.