Flashback sordide
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Produit par l’acteur Lau Siu-Gwan, Suburb Murder est le premier long-métrage de Jeng Kin-Ping. Ce film qui s’inspire franchement des meurtres de Braemar Hill joue sur l’aspect sordide du fait divers. L’auteur met en exergue l’exploitation à l’état brute où rien n’est épargné aux spectateurs. Pour ce faire, il offre un portrait sombre d’une jeunesse marginalisée. On y suit une petite bande qui s’adonne à de multiples exactions. Le personnage de Ching Yau Kang est loin d’être le pire, plus en retrait que ses complices. On découvre alors son enfance chaotique. A travers ce passé raconté en flash-back, on prend conscience des mésaventures qu’il a subit. Un père violent qui l’a mis à la rue. Une mère volage qui a quitté le foyer familiale et qu’il retrouvera plus tard comme prostituée. Le tableau est sombre. Pourtant, Ching Yau Kang qui n’adhère que peu aux comportements déviants de ses acolytes issus de la misère sociale envisagera enfin à des jours meilleurs. Il retrouve Chi, son ami d’enfance avec lequel il va vivre de petits boulots et surtout, il rencontrera l’amour sous les traits de Kitty. Malheureusement, le bonheur de Ching Yau Kang sera de courte durée. La fatalité frappera encore, voyant ceux qu’il aimait lui être enlevés. La déchéance n’en sera que plus brutale. Perdu dans l’autodestruction, il sera le protagoniste principal de l’épisode morbide qui nous intéresse ici. Profondément choqué par les évènements précédents, il agira comme un écho meurtrier. Une fois l’acte perpétré, la petite bande se retrouve traquée et acculée. Suburb Murder narre alors les moments qui vont amener à l’arrestation de la bande, celle qui mènera aux révélations (intimes) de Ching Yau Kang.
Dans cette mouvance de Category 3 qui revenaient sur un certains nombres de faits divers ayant défrayés les chroniques, Suburb Murder se pose comme le jalon d’une jeunesse abandonnée et sans lendemain. Au-delà de son aspect « très film d’exploitation », il est intéressant de voir que Jeng Kin-Ping tente de « justifier » les agissements de son personnage principal. Pas sûr que les faits exposés l’aident en ce sens. Il n’empêche que ceux qui ont touché ses proches et provoqués, par extension ses actes infâmes sur le personnage de Tracy (la joggeuse assassinée) interpellent. Apportant alors un regard sur les britanniques et leur rapport existant avec les hongkongais.
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/07/23/suburb-murder-1992-jeng-kin-ping-avis-review/)
Créée
le 31 août 2014
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