Voilà un petit moment que l'on avait rien eu de neuf côté vampires, si ce n'est à la télé avec True Blood, à l'opposé du cinéma où le saga Twilight, même si elle continue à se vendre, repousse les abîmes de la médiocrité. Pour noircir encore plus le tableau, voici que Friedberg et Seltzer, les deux comparses déjà responsables des immondices qu'étaient Date Movie, Epic Movie, Spartatouille et Disaster Movie, nous sortent une parodie de Twilight, Vampires Suck.
En somme le mythe du vampire est arrivé au pire qu'il pouvait atteindre dans l'histoire du cinéma et l'on attend désespérément tout film pouvant lui rendre ne serait-ce qu'un peu de sa noblesse. C'est donc avec un intérêt tout particulier que je me suis intéressé à Suck, notamment grâce à son casting de choix, réunissant un bon paquet de stars du punk/rock, dont Alice Cooper, Henry Rollins, Iggy Pop, Alex Lifeson et Moby. Certes ça ne fait pas un film, mais il faut avouer que ça met en appétit et éveille la curiosité.
Suck est d'abord un road-movie, suivant la tournée d'un petit groupe de rock, les Winners, qui à l'opposé de leur nom n'ont pas du tout de succès. Joey (Rob Stefaniuk) est le leader du groupe, mais se verra vite éclipsé par sa bassiste, Jennifer (Jessica Paré), devenant soudain un atout charismatique, et ce après qu'elle ait été mordu par un vampire. Pas facile de bouffer groupies et quidams pendant la tournée, si bien que le reste du groupe se rendra compte du nouvel état de Jennifer. A leur tour ils voudront eux aussi être vampirisés pour obtenir le succès, à l'exception de Joey, qui veut mériter son succès pour sa musique et non pour la fascination qu'inspirent les vampires.
Tout semblera bien se passer pour eux, gloire et richesse étant au rendez-vous, mais c'est sans se douter que Van Helsing (Sir Malcolm McDowell) est à leurs trousses et bien décidé à les exterminer.
Le film étant une toute petite production canadienne, il y a fort à parier qu'il n'impressionnera personne par ses effets-spéciaux, étant très discrets, même si quelques scènes gores se révéleront sympathiques. Rob Stefaniuk, le réalisateur, a en revanche choisit de se concentrer sur l'histoire et l'aspect comédie de l'oeuvre et nous sert un film qui amusera ceux qui s'attendent à un B-movie sympathique et sans prétentions. Certains passages s'avèrent particulièrement hilarants, comme l'interview du groupe par Henry Rollins qui se fout joyeusement de leurs gueules, ou encore le concert de Moby, leader de Secretarie of Steak, groupe de rednecks qui se font balancer des steaks pendant leurs concerts.
Mention spéciale pour Alice Cooper qui tient un rôle de Prince des Ténèbres qui lui va on ne peut mieux et qu'il interprète à la perfection.