Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai envie de défendre Sucker Punch.
Tout l'intérêt du film réside selon moi dans le portage aux nues de la "sous-culture" ado en un pot-pourri, que dis-je, un immonde bordel à base de jupettes, de robots et de dragons, que Snyder essaye de condenser avec style en 90 minutes. Clairement, niveau scénario et personnages, c'est le vide sidéral. Les scènes supposées banantes n'ont pas un instant effleuré mon petit coeur sensible. Tout, dans Sucker Punch, est en surface, en apparences. D'où le caractère hyper-esthétisant qui en a fait gerber tant.
Le style, justement, parlons-en. J'ai apprécié les tourne-boulés de caméras, les accélérés enchevêtrés de ralentis (même si ca fait très "Pacte des loups"), et toute l'intro façon clip de lady gaga, dark et l'utilisation excessive du flou de grande profondeur de champ, comme si Snyder venait de découvrir la vidéo HD sur reflex numérique. Ce caractère visuel n'est certes pas innovant, de même que les références, toutes empruntées et évidentes. Ce qui est intéressant, c'est à quel point Snyder assume toutes ces références pour faire un film extrème à base de fantasme hentai, d'heroic-fantasy, d'un scénar' de Zelda (trouve la carte, l'arme, la clé, et fonce) sans s'encombrer du fardeau d'une quelconque réflexion (et surtout pas de velléité féministe!). Assumer à ce point cette nullité de fond et le poids de ses références n'est pas sans rappeler, dans un autre registre certes, Rodriguez et Tarantino.
Alors, j'entends souvent cette critique revenir au sujet de Sucker Punch: à vouloir trop en faire, on fait tout mal. Bizarrement, ça n'est pas vraiment le problème. Les séquences d'actions, plutôt réussies et variées, occupent assez peu de temps dans l'ensemble du film. C'est le reste qui est d'un ennui fameux. Les jérémiades débiles des gonzesses dont on a malheureusement rien à faire, aux prises avec une sorte de Michael "Bad" Cera latino en guise de méchant-vilain sont longues et vaines. Les ficelles, tenants et aboutissants du films sont téléphonés dès le premier quart d'heure. Du coup on s'ennuie pendant les 2/3 du film, d'où le tiers de la note (arrondie au supérieur car je suis un gentil).