Au risque de me faire lyncher, je tiens à vous parler de ma dévotion pour Sucker Punch.
Zack Snyder est tantôt adulé, tantôt décrié. Ses films, qu’ils soient adaptés d’œuvres célèbres (300, Watchmen) ou bien des gros blockbusters (Man of steel et le plus ou moins attendu Batman vs. Superman) divisent à chaque fois, ce qui est sûr, c’est qu’ils ne laissent pas de marbre.
Sucker Punch fait partie de ces films que l’on aime ou que l’on déteste, on ne peut être dans la demi-mesure. Parfois même, on aime le détester et surtout, on déteste l’aimer. Car aimer Sucker Punch reviendrait à avouer à la terre entière sa sympathie pour l’hypocrisie. Seulement voilà, quand on aime un film comme Sucker Punch, on est bien obligés de reconnaître ses innombrables qualités tout comme ses défauts qui nous sautent aux yeux mais dont on fait abstraction très vite au profit du spectacle qui se délivre sous nos yeux.
Plus qu’un film, c’est une véritable représentation qui nous est montré. Malgré ses coups bas (« Sucker punch » = coup interdit) soit ses petites faiblesses/facilités, nous sommes ébahis devant cette exhibition d’images esthétiques, ne serait-ce que le « début-clip » du doux Sweet Dreams repris pour l’occasion par l’actrice principale, Emily Browning.
Le film se veut musical, après tout, on nous montre des danseuses dont la talentueuse et fertile Babydoll qui préparent leur show, alors il fallait bien marquer le coup en faisant la cover de chansons connues telles Where is my mind, Asleep ou en prenant carrément Björk et Skunk Anansie pour couvrir les scènes de leur voix envoûtante.
L’imagination débordante de Snyder, on la retrouve totalement ici, dans son seul film qui n’est pas tiré d’une œuvre. On pourrait donc le qualifier de personnel, de vrai, puisqu’il nous livre ici ses rêves de gosse dans la plus grande sincérité. Après tout, le rêve de Babydoll n’est-il pas le rêve de Snyder ? Qui rêve de s’échapper de son quotidien, le fuir pour s’offrir quelque chose de plus doux.
Tout en allusions, les filles dézinguent en jupettes d’écolières des zombies allemands, des dragons, elles conduisent des robots, elles flinguent comme de véritables chefs… Féministe Sucker Punch ? Un peu.
Véritable hommage aux jeux vidéo et mangas, Sucker Punch n’est pas tout public et ne ravira pas tout le monde, vous pouvez en être sûrs. C’est certes une claque visuelle et auditive, mais le scénario s’en va parfois vers des facilités bien acquises, et c’est son seul reproche.
Rêve versus réel, c’est à vous de décider dans quel camp vous êtes ! La seule chose que l’on peut dire, c’est que Sucker Punch vous giflera de quelque manière que ce soit.