Lettre à monsieur Snyder

Zack, qu'es-tu devenu ?
Toi qui autrefois nous avais réconcilié avec les zombies ?
Toi qui filmais au ralenti des mâles huilés gigotant en slip ?
Toi qui accouchais d'un film de super-héros INTELLIGENT ?
Toi qui tournais un Seigneur des Anneaux peuplé de chouettes nazies pour faire plaisir à tes enfants ?

Comment as-tu pu, avec une telle filmographie, te ramasser à ce point-là ? Sucker Punch, ça aurait dû envoyer du bois... sauf que, pour cela, il aurait fallu en faire un film destiné aux adultes. Je sais bien que tu voulais réaliser un vieux rêve d'ado. M'enfin merde quoi, c'est bien des adultes que tu as fidélisés avec tes trois premières péloches, non ?

Franchement Zack, la surabondance de références vidéoludiques ou japanimesques ne me dérange pas plus que cela. Tant que c'est bien digéré et recraché avec talent. Je trouve même que ta tambouille n'est pas si mauvaise que cela, bien qu'il lui manque à mon sens deux trucs essentiels :
- un enjeu dramatique et/ou des personnages attachants (asséner des dialogues archi-creux et saupoudrer de crises lacrymales, ça ne suffit pas à leur donner de la profondeur)
- une exubérance assumée jusqu'au bout (tes nanas ont beau être sexy et poseuses, elles restent bien trop prudes ; même constat pour la violence, complètement édulcorée)

Cela me fait de la peine d'en arriver là Zack, mais tu m'as déçu. En dépit de son indéniable potentiel artistique, Sucker Punch reste pour moi un film de supermarché. Comme Dawn of the Dead en fait. La boucle est bouclée.