Nausée ou super kiff... Dans les deux cas, mon coeur balance...
Zack Snyder compte aujourd'hui parmis les 'realisateurs phénomènes' dont chaque nouveau film est attendu par ses 'fidèles' comme si c'était le Nouveau Testament de ce 'messie' du cinéma moderne... Rien de trop illogique là dedans quand on y regarde de plus près, jusqu'à maintenant il n'a rien realisé d'autres qu'un remake (très facile et sans prise de risque), des adaptations de 'graphic novel cultes' (la première est potable, la seconde est foirée) et l'adaptation d'un livre pour enfants (d'une mièvrerie presque risible)... Aucun film "original"... C'est maintenant une chose révolue avec l'arrivée de Sucker Punch qu'il a en partie écrit et réalisé.
A premiere vue, le pitch était interessant et le principe devait être plutot amusant, mais après une demi heure on commence à se poser sérieusement des questions...
A la fin du film, il n'y a plus aucun doute, le scénario est un vide sidéral... Si on se met à réfléchir, alors qu'en fait il n'y a vraiment pas matière à le faire, on peut y voir un succédané d'Alice aux Pays des Merveilles et de sa suite, dans une version que Christophe Lambert qualifierai surement de "techno-60's-futuriste"...
A part l'intrigue de base, on se retrouve quand même avec un néant absolu; le film enchainant les scènes d'action sans but réél et sans grande logique. On à parfois l'impression d'assister à un jeu vidéo live avec une bande de nenettes qui enchainent les combats et se frappent des boss avant de passer au niveau suivant... Autant vous prévenir tout de suite, si vous cherchiez du fantastique de haut niveau avec une intrigue passionnante et un minimum de réflexion, vous n'etes pas dans la bonne salle de ciné...
Coté réalisation, Snyder n'a toujours pas évolué depuis 300, a ceci près qu'il sait maintenant faire dans la copie... Japanimation, cinéma cyberpunk et steampunk asiatiques, jeux vidéos... On savait depuis 300 qu'il avait pompé une grande partie de sa 'patte', aussi bien visuelle que technique, dans des films comme Sky Captain and the World of Tomorrow et Sin City qui sont les précurseurs du film réalisé integralement sur fond vert; mais là il use et abuse d'effets et de mouvements clairement 'emprunté' au cinéma de genre asiatique et en particulier japonais... Impossible de ne pas penser à Mamoru Oshii lorsqu'on voit certaines séquences du film... En fait impossible de ne pas y penser pendant un gros tiers du film...
On retrouve donc ici cette image numérique bien flashy et sans pixels qui a fait le "succès" (disons plutot le 'buzz') de 300 et Watchmen, mais avec une originalité fondamentale et awsome au possible : apres le filtre orange de 300 et le filtre bleu de Watchmen, Snyder utilise ici un filtre vert dans la majorité des scènes, imitant ainsi le style numérique appelé "frenchy" outre-atlantique, faisant certainement reference à Pitof et Jeunet... On frole le génie créatif non?
Heureusement qu'on pourra se soulager les yeux 5min par ci, par là avec les scènes se passant dans l'asile ou les tons chromatiques son nettement plus bas, donnant une couleur assez austère qui rend assez bien l'ambiance "asile de fou tendance 60's dans un film à vous rendre malade". Pour ces sequences on peut constater aussi que Snyder prend un malin plaisir à en faire trop, chose facilement quantifiable lorsqu'on peut prendre pour references d'autres asiles de fous dans les 60's, vu dans des films comme Girl Interrupted par exemple...
Coté casting, peu de noms connus parmis les filles qui tiennent les premiers roles, hormis celui de Vanessa "High School Musical" Hudgens. Les autres pseudo-PowerPuff Girls ont joué dans peu de films mainstream ou alors c'etait de petits rôles, mais bon, on arrive quand meme à se dire parfois "ah oui, c'est la nana qui fait la potiche dans tel-film"... Il faut dire que le talent n'a pas du etre un critere de selection majeur vu la prestation demandée qu'on pourrait resumer à "voyons comment tu portes ce costume qui se veut ultra sexy et qui navigue entre la filles de joie française fin 19ème et l'ecoliere japonaise"... Parmis les second roles, on retrouve quelques têtes habituées a ce genre de prestation et ne livrant que le minimum recommandé, vous comprenez, il ne faudrait pas non plus gacher les effets visuels de folies avec un jeu d'acteur trop prononcé... Au moins ils ne jouent pas comme des manches, c'est déjà ça... Enfin, du moins pas tous et pas tout le temps...
Le montage n'a rien de bien original, mais la prise de risque est minime en faisant de la sorte car il reste en terrain connue, ne dérogeant pas au pseudo-style qu'il a posé avec ses précédents films (ralenti foireux avec son bien loud, puis acceleration, puis re-ralenti et on fini par un quintuple salto arrière piqué avec la caméra en snake-eye qui se faufile là ou seul le fond vert le permet). La bande originale est étrange car pris un à un on trouve de bons morceaux avec du Jefferson Airplane ou encore du Björk, on est aussi gratifié de quelques reprises sympatoche, mais les morceaux font parfois tache avec les images... Ah si, le film possède une reprise de "Where is my Mind" qui n'est pas loin de l'atroce... Une horreur... A part ça, les compositions de Tyler Bates et Marius De Vries restent plutot plaisantes à écouter et collent assez bien a l'ambiance et aux images.
J'en imagine déjà certains se demander pourquoi j'ai mis une telle note à un film que j'ai tendance à descendre depuis le début de ma critique, et c'est vrai qu'il y a de quoi se poser des question, mais voilà, Sucker Punch n'a jamais été malhonnete, il n'a fait aucune promesse qu'il n'a pas tenue et malgré les cotés "couru d'avance" de Snyder, ce film est entièrement et intégralement assumé. Il y a un coté 'déjà-vu', mais on s'en moque, ça s'enchaine à un très bon rythme, il y a très peu de temps morts et ça claque vraiment. Les effets visuel sont bien fait, l'action fait dans l'énorme et ne s'en cache pas, ce qui procure ce malin plaisir qu'on retrouve devant un film qu'on sait pertinemment être totalement débile mais qu'on adore quand meme. Parce que c'est jouissif, parce que c'est décomplexé, parce que c'est un gigantesque n'importe quoi qui pioche dans tout ce que la culture pop, la culture geek et la culture asiatique a proposé de mieux visuellement ces dernieres années, parce que même si c'est un peu moche et too much ça reste homogène et aussi crédible qu'un Goemon ou un Assault Girls...
Oui c'est un film parfaitement inutile, mais il n'a jamais prétendu faire autre chose que divertir en proposant une déferlante d'action et d'effets speciaux numeriques... Chose promise, chose due... Dans la catégorie des films d'actions sur-vitaminés, déjantés et assumé, ce film montre une bonne originalité et des qualités techniques plutot rare.
Malgré son style entre jeu vidéo et manga-live, Sucker Punch se pose fièrement entre des films comme Crank ou Shoot'Em Up, avec toutefois moins d'humour premier degré, mais jouant la carte de l'experimentation et de la fausse originalité a fond, ce qui donne un mélange pop et coloré qui vous en mettra plein la tronche pendant presque deux heures... Amateurs de reflexion ou qui attendaient un scénario chiadé, vous risquez d'etre fort déçu... Amateurs de bon gros divertissement d'actions sans prises de tête, n'hestiez pas une seconde