Candyman... Candyman... Candyman... Candyman... Cand...

(Micro Critique Flash)

Les sportifs et ceux qui ont des notions de diététique n'apprendront pas ici grand chose concernant le sucre (+ spécifiquement le fructose) et les calories. Pareillement, ceux qui sont éclairés sur les pratiques de désinformation des industries du tabac et des lobbies pétroliers ne seront guère étonnés de constater que l'industrie du sucre agit de la même façon.

Ça se veut être le "Super size me" sucré, mais globalement, je trouve tout de même le cheminement de l'enquête moins maîtrisé, certains passages manquent de pertinence. Vous avez toute une partie sur les aborigènes australiens qui est franchement HS à l'international (ça serait comme aller interviewer des indiens dans des réserves amérindiennes ou des peuplades en Alaska pour parler des effets d'une consommation moyenne et quotidienne d'alcool , tout ce que vous entendrez c'est "tout allait bien, et puis l'homme blanc a ramené ce fléau"... D'accord, c'est triste, mais est-ce qu'un mec qui s'enfile 2 litres de whisky quotidiennement est pertinent pour une expérience censée cibler le consommateur lambda? Ça reste à prouver car on n'est plus DU TOUT dans une consommation dite classique voire même anormale, on entre dans la catégorie des cas très particuliers et extrêmes).

De +, je pense tout de même que globalement, sans non plus être totalement blanc comme neige, l'industrie agro-alimentaire française est de bien meilleure qualité que ce que l'on peut trouver aux USA (preuve en est: nos obèses français sont parfaitement dans les normes là-bas)... Le français moyen est, de mon point de vue, plus "habitué" à manger des produits frais(ou en tout cas non transformés). Après, si vous vous gavez de bonbons, de glace et de nutella, forcément, vous allez enfler, hein, mais vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous-même, on ne parle plus ici de sucres cachés, il faut arrêter l'hypocrisie et prendre ses responsabilités, addiction au sucre ou non!

Bref, cela reste tout de même instructif (en apprendre plus sur le fameux bliss point et son utilisation par les industriels était intéressant), et voir les rednecks qui s'enfilent 10 mountain dew par jour avec les dents toutes pourries (vous n'êtes pas prêts) est assez violent. Un reportage qu'il peut s'avérer utile de diffuser dans les collèges, APRES Super Size Me qui reste selon moi plus pertinent (on s'identifie vraiment au protagoniste de par sa proximité), plus instructif (il y a de mémoire un côté très expérimental et empirique, mais l'étude est suivie tout du long par des spécialistes qui répondent aux questions que l'on se posait et, mieux encore, que l'on ne se posait pas) et plus digeste (cela reste assez rigolo à suivre).

À noter qu'il y a dans ce Sugarland, comme toujours avec les productions australiennes, 2-3 caméos célèbres du pays en début de reportage qui permettront de captiver au moins un temps l'attention des élèves, de rendre le tout + pédagogique.