Suicide Club
6.4
Suicide Club

Film de Sion Sono (2001)

Le film commence sur des chapeaux de roue de métro, sous lesquelles (roues) s'explosent les têtes, les troncs et les membres d'une ribambelle de lycéennes en jupette se jetant sur les rails du métro. D'où l'expression : "le train du suicide roule sur les rails de la jeunesse nippone".

Mais pourquoi donc ? Hé oui, pourquoi ? POURQUOI ? Dès le début ce film nous plonge dans l'abyme insondable du passage à l'acte suicidaire et du questionnement cogitatoire qu'il suscite. En même temps, c'est raccord avec le titre.
La police enquête, mais les suicides s'enchaînent. L'affaire se complique, et apparaissent des artefacts dégueulasses comme ces rouleaux de peau humaine qui m'ont instantanément fait penser aux chewing-gums roll-up, ces chewing-gums en rouleau que je croquais à pleines dents, enfant insouciant et en surpoids que j'étais. Un téléscopage idéique m'a un instant fait imaginer que je croquais dans les rouleaux de peau. Beurk...

Bref, le film tente ce que Virgin Suicides a refusé de faire : répondre à la fameuse question qui tue. Ou qui sauve, peut-être ! Pourquoi se suicide-t-on ? La réponse est claire comme un monologue d'anime japonais traduit par une fansub. Un de ces moments où l'on se dit que nos amis japonais, ils pensent pas comme nous quand même...
Outre la question du suicide, les passages à l'acte réalisés dans une totale insouciance m'évoquent l'ordalie, ce jugement divin auquel on se soumet lorsqu'on s'en remet au destin. Pratique adolescente de test des limites, de défi de l'ordre et l'autorité par excellence, la conduite ordalique pourrait être résumée ainsi : "Ca passe ou ça casse". Bon ici, ça casse.

+1 pour la chanson du super vilain fan de Bowie et poète obscur.

+1 pour les seaux de faux sang jetés de manière parfois franchement grand guignolesque, contrastant avec le ton sérieux et dramatique du jeu d'acteurs.

Et scoop, on va en parler dans une chronique du PSYLAB consacrée, je vous le donne en mille, au suicide.
Jeff_Maracuja
7
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le 4 nov. 2014

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Jeff Maracuja

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