Si vous avez lu le roman d'Irène Nemirowski, vous serez très déçu par l'adaptation : une seule des multiples histoires est intégrée au film, celle de Lucille et Bruno, qui apparait surtout dans Dolce. Les bourgeois qui m'avaient tant révolté dans le livre sont donc complètement effacés, et la description parfaite de la débacle des populations sur les routes est traitée dans une élipse de 30 secondes.
Si vous n'avez pas lu le roman, vous apprécierez peut être le jeu tout en nuances de Mathias Schoenaerts, qui prouve qu'il est capable d'interpréter d'autres hommes que des bas du front, de Sam Riley (que j'ai reconnu hier soir dans Maléfique, big up !) et de Michelle Williams, romantique et réaliste. On regrettera une Kristin Scott Thomas totalement sous employée dans un rôle pourtant complexe, que tous les personnages français parlent anglais, et que les fantasmes hollywoodiens sur l'Occupation française, que j'avais déjà déploré dans Monument Mens et Inglorious Bastards soient toujours aussi présents.