Zappa de quoi en faire un docu

On est toujours content de voir Frank Zappa - sa fantaisie, son insolence, son big band, ses talents pluriels. En l’occurrence, visionnant Summer '82 When Zappa Came to Sicily, de Slavo Cuccia, on est également content de voir la famille Zappa - Gail, et les descendants Dweezil, Moon Unit et Diva (Ahmet ne figure pas dans le docu) - évoquer Z.

Le documentaire de Salvio Cuccia évoque le dernier concert de la tournée de 1982, à Palerme, Sicile, Italie, et à cette occasion, la visite de l'illustre guitariste au village dont son père était originaire. En fil conducteur, le même voyage réalisé au début des années 2010 par Dweezil, Moon Unit et sa fille, et Diva la cadette, ainsi que Gail, accompagnés par un pote italien de FZ.

On se fout un peu de tous ces gens qui habitent le dit village et se nomment tous Zappa. Et on se fout un peu des images amateur d'époque sur lesquelles on ne voit pas grand-chose à part peut-être des images floues de montagnes. Et on se fout un peu du remplissage qui permet à Salvo Cuccia de réaliser 1h20 de film.

Mais le plus dérangeant, c'est le final, qui, nécessairement rappel le documentaire "Gimme Shelter" (1970) der David Maysles, Albert Maysles et Charlotte Zwerin, sur le concert des Stones à Altamont au cours duquel un jeune Noir fut assassiné par un Hells Angel censé assurer le service de sécurité. Pourquoi est-ce dérangeant? Parce qu'il n'y a pour ainsi dire pas d'images de cette soirée du 14 juillet 1982. Dans un contexte tendu (mais trop vaguement évoqué : des flics sur la brèche, quelque chose qui a à voir avec la mafia), le public, contenu loin de la scène (possiblement pour ne pas abîmer la pelouse du stade, mais là aussi, le sujet est vaguement évoqué), manifeste son désarroi. S'ensuivent des heurts, des lancées de lacrymo (Steve Vai évoque que ça le grattouille à la gorge et le fait pleurer). Bref, on sent bien qu'il s'est passé un truc grave mais on n'y comprend pas grand-chose, et les témoignages ne sont pas suffisants pour qu'on puisse se faire une idée.

On sort de là avec l'impression qu'on nous a vendu du Zappa mais qu'il n'y en avait pas tant que ça, et qu'on nous a vendu un sujet dramatico-journalistique mais que, là aussi, il y a maldonne.