The void (or almost...)
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le 12 mai 2014
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9 minutes. C'est tout le temps de ce court-métrage et c'est bien assez pour poser pas mal de questions.
Qu'il fasse beaucoup de bruit ou non dans les mois à venir, ce film, de par son écriture, marque assurément une étape. Ecrit par une intelligence artificielle biberonnée aux classiques de sciences-ficitions Sunspring a ensuite été réalisé en 48h par une équipe un peu barrée.
Du coup, une IA peut-elle écrire un film ? Après visionnage du truc, il est possible d'en douter mais le simple fait de me poser la question me pousse à rester prudent : nous n'en sommes qu'aux premiers babillements et, entre effroi et émerveillement, j'imagine déjà que ce sont là les prémices du cinéma de demain, une industrie désincarnée où, de la conception à la post-production, il ne reste plus que des machines.
Alors oui, le chemin est encore long car “In a future with mass unemployment, young people are forced to sell their blood" n'est pas première phrase d'un script qui pourrait annoncer une nouvelle Armée des 12 Singes mais l'étrange prélude de quelques minutes de dialogue sans queue ni tête. Du moins c'est la première impression que l'on a, c'est l'espoir que l'on nourrit en priant pour que surtout cela n'ait aucun sens car dans le cas contraire le machin maitriserait tous les codes de l'absurde ; car au final, c'est bien l'absurdité du scénario que l'on garde.
L'absurde cependant ne résulte pas de cette succession de mots insensés ; c'est là l'oeuvre de l'humain qui vient réarranger ce verbiage informatique, ordonner ces échanges sans fil conducteur et insuffler une poésie fortuite dans ce chaos. En effet, de la qualité des acteurs à la magnificence de la photographie, c'est surtout l'ingéniosité de l'interprétation qui frappe car, si on parle d'un script, l'ordinateur n'avait cependant donné aucune indication de jeu, qui est bien, après tout, l'élément le plus signifiant de cette bizarrerie ; alors oui, encore une fois, avant de se passer du génie humain, le chemin est encore long.
Au final, libre à chacun d'en penser ce qu'il veut, et, si peut-être je devrai avoir peur de ce que représente ces 9 minutes, je ne garde que l'absurdité magnifique et beckettienne de cet objet informe.
Le reste des infos sur la réalisation c'est ici (et c'est en anglais).
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Créée
le 11 juin 2016
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