Fume-moi

Je pense avoir préféré ce film à "Supersize me".

Pourtant, l'intrigue est moins bien structurée : par exemple, les tests, qui sont censés rythmer le film, ne sont que très secondaires, on se demande même quand cela va avoir lieu durant la seconde partie
; et puis ils ne sont pas très nombreux, ce qui donne l'impression que les auteurs s'en foutent en fait, ce qui est dommage, parce que c'était clairement un des points forts de l'intrigue.

Le film est surtout à prendre comme un journal autobiographique, où l'on relate les impressions d'un bonhomme sans qu'il ne fasse trop. Et c'est vrai qu'au final, si ce n'est sa tête, on ne voit pas trop de changement (mais en même temps c'est flou sur la quantité de drogue qu'il prend). C'est amusant surtout parce qu'il s'agit d'un humoriste qui fait de bons sketches (ceux qui apprécient Louis CK apprécieront le bonhomme). Une autre personne n'aurait pas pu porter le film sur ses épaules.

À noter quelques digressions plus politiques, où l'on nous explique le système - paradoxal - américain : l'état peut autoriser l'utilisation de drogues à des fins médicinales, mais au niveau fédéral, la police peut intervenir et faire fermer ces 'drogueries'. On aurait pu s'attarder un peu plus sur le sujet, débattre, amener des arguments pour et contre ; les auteurs n'en font pas grand chose, c'est plus une toile de fond, on a l'impression qu'ils sont conscients de ne pas maîtriser ce sujet et qu'ils ne prendront pas de risque.

Le réalisateur fait le boulot. Comme la majorité du film se déroule sur scène, le travail s'en retrouve facilité. Mais pour le reste, la caméra se situe toujours là où il faut, le spectateur voit bien ce qu'il est censé voir. Les intervenants sont bien choisis : loquaces, ils ont tous quelque chose à dire sur le sujet, certains, les médecins, creusent un peu plus leurs réponses.

Bref, ça se regarde plaisamment mais plus comme le journal intime filmé d'un humoriste que comme une étude scientifique rigoureuse.