Simple remix des "Metal Heroes" japonais, Inframan véhicule pourtant à merveille sa propre identité HongKongaise (kung fu câblé) et Shaw Brothers (moyens financiers, décors en studios) et se détache de ses cousins par sa propre substance crétinoïde. Rien n'y est retenu par une quelconque crainte d'être maladroit face à ses origines nippones. Bien au contraire, des scènes comiques typiquement humour local assurent la parodie tout en décalage. Mieux encore, les chorégraphies sont de véritables combats de kung fu très souvent prodigieusement minables mais aussi énergiques, voire fabuleusement percutants. Hua Shan va jusqu'au bout du voyage psychédélique et les mirettes se gavent de décors, de costumes et de folles couleurs en farandoles infinies.
Les règles d'or du genre sont toutes présentes. Rien n'est oublié dans ce qui constitue la trame inamovible d'une attaque d'extraterrestres malfaisants face à un héros justicier :
- le QG Bisso-Hi tech des gentils terriens
- le QG démoniaque en forme d'ossements préhistoriques basé en haut du mont des ténèbres bisseux
- la présentation groupée des méchants, où tout le monde gigote dans une pluie de borborygmes fécales.
- leurs attaques successives et respectueuses d'un ordre de passage indéfectible du plus faible au plus mortel
- l'endoctrinement forcé d'un gentil justicier qui devient traître zombiesque.
- la première transformation tant attendue de Danny Lee en Super Inframaan !
- la capture du génial professeur / inventeur d'Inframan
- la riposte de l'invincible héros métallique
- et surtout une galerie interminable de coups spéciaux et d'attaques chimiques, mécaniques, explosives et laseriques en tout genre, indescriptibles et fabuleuses.
Super Inframan est un pur moment de grâce bis et Z. Son budget très confortable, Ses couleurs chatoyantes, ses décors énormes (dans tous les sens du terme), ses accessoires extirpés de ma cocotte-minute, son kung fu spécial monstres bas de gamme sans limite, sa bande son atomique, démoniaque, mixe invraisemblable de "Star Trek, la série" et du "Gendarme à Saint Tropez", son rythme sans relâche, ses acteurs fiers du ridicule et tout un tas d'autres bidules en font le rêve filmé de tout amateur de nanar d'action.