Véritable film de monstre à la sauce "what the fuck ?" Super Z est un petit ovni rempli jusqu’à l’overdose de blagues souvent bien lourdingues. Si au premier abord l’aventure peu paraître aussi surprenante que repoussante (il faudra souvent passer outre la cacophonie ambiante), cette histoire déglingué d'une famille zombie qui pense est pourtant parsemée de bonne idée et de moment de grâce inattendu, particulièrement dans ces 20 premières et 20 dernières minutes. Un peu noyé dans cette sauce potache qui ne plaira pas à tous le monde, l'idée de cette famille ragoûtante se révèle pourtant bien plus attachante que ce en quoi on pourrez s'attendre.
Pour commencer, on peu déjà convenir que c’est un pari très osé de faire une série Z gringe jusqu'au bout des ongles dans le paysage français. Julien de Volte et Arnaud Tabarly nous propose ici un espèce de « Brain Dead », subversif, braillard et pas toujours très drôle. Le film est ceci dit très généreux dans sa folie et si, il est beaucoup moins gore que le film de Peter Jackson, il partage pourtant avec lui sa richesse inventive autant dans ses concepts farfelus que dans l'explosions des interdits. Le film offre généreusement un spectacle bis à chaque seconde, source de bonheur sans précédent pour une soirée pizza entre potes qui restera à coup sûr inoubliable.
Alors oui, le film partage aussi les défauts de cette formule, comme une construction narrative chaotique, parsemé de moment mou et pas toujours aussi inspiré qui fera largement relâcher notre attention (le moment où il est fortement conseillé de reprendre une part de pizza et de commenter la dernière hallucination), mais son inventivité du début revient pourtant sous une autre forme à la fin, avec une véritable évolution du propos, de la forme, des personnages et du récit vers quelque chose d'inattendu et de bien plus surprenant. C'est bien ici que la comparaison avec le film de Peter Jackson s'arrête.
Lancé à 100 à l'heure avec ces "freaks" incontrôlables balançant des flots d’insultes à tous vas tel des Gremlins sous acide en début de film, l’histoire prends ici un virage à 180°, ce concentrant sur la vie de cette famille pas comme les autres pour affiner les relations de cette assemblage disloqué voir recomposé. Oui les monstres mûrissent, la famille ce soude, tout comme notre rapport à elle au point que l’on se surprends à les apprécier et attendre le redémarrage d’une histoire plus intéressante.
Ainsi plus le film avance dans sa dernière partie, plus le charme opère de nouveau tout en me rappelant l’ambiance des petits films américains un peu fauché des années 80-90 qui tente de sortir des sentiers archi battus tout en restant profondément imparfait, tel Kabal de Clive Barker, Short Circuit de John Badham, ou encore dans une certaine mesure Weird Science de John Hughes. Certaines références sont plus visible que d'autre, la dessus on pourra lui reprocher notamment un final un peu facile malgré certaines scènes tout simplement incroyables (la soirée drogue ou encore, la scène du père qui s'effondre en larme devant sa famille qui ce disloque par exemple devant son incapacité à maîtriser son environnement).
Super Z ce révèle finalement assez impressionnant au vu d'un budget qu'on imagine plus que chiche à la vu de la qualité globale des effets spéciaux. Le propos reste tout de même très cohérent : on pourra citer, la génération Z et le rejet des ses géniteurs opportunistes, le classique mais toujours efficace « la science et ses dérives capitaliste », la France profonde du soit disant « c’était mieux avant » qui rappelle ici tout son côté rance, où encore la mutation d’une société appelé à générer des monstres qui au final se révèle bien plus sympathique que tous les humains que l'on croise, totalement méprisables.
Le tout est emballé dans un forme très pulp, coloré et trash, une sorte d'hommage à la série Z tout comme au cinéma gore américain des années 80-90, un véritable mutant de la culture française à l'image des créatures du film. Car si il faut bien reconnaître quelque chose à ce Super Z, c'est de pas être pas aussi idiot qu'il en a l'air tout comme son incroyable folie. Il reste très fun tout en étant profondément imparfait particulièrement dans son humour potache un peu raté, mais son originalité vaut le détour et ça, ce n'est déjà pas si mal.