Ce film est une particularité en soit. Parce que oui, il est mauvais, sur pratiquement tous les plans : histoire complètement foireuse (ou plus probablement montée par un boucher), intrigue vide, casting à la dérive, moyens techniques dépassés par les ambitions, et puis cet aspect nanardesque à souhait. Mais d’un autre côté, il est pratiquement impossible d’avoir un avis réellement négatif sur ce film, parce qu’à l’image de son héroïne principale incarnée par Helen Slater, ce film respire d'une naïveté affligeante.
C’est mièvre, c'est un peu cul-cul la praline ; mais c'est tellement niais et naïf qu'on le pardonne presque. Que ce soit l’introduction qui n’a absolument aucun sens, es connexions hasardeuses avec les films de Reeves, l’incarnation même du personnage de Supergirl, la successions des péripéties, les relations amoureuses, la représentation de l’internat féminin, le one-woman show de Faye Dunaway, le caméo de Peter O’Toole, les effets spéciaux à moitié réussis (le coup où à chaque fois qu’elle atterrit, Supergirl manque de trébucher sur l’objet qu’elle porte)…
Mais d'un autre côté, outre la naïveté dégoulinante, il y a certains points intéressant. Notamment du côté de plusieurs effets spéciaux, notamment dans les vols de Supergirl en décors réels (et non ceux sur fonds verts) qui étrangement sont très efficaces pour l'époque et les moyens alloués. Il y a aussi la prestation d’Helen Slater, qui certes apporté toute cette innocence naïve, mais étrangement réussit parfaitement à interpréter cette vision du personnage au point d’en devenir iconique. Et petit plaisir coupable : la musique. Pas extraordinaire, mais j’ai beaucoup apprécié le travail de Jerry Goldsmith avec sa marche entraînante qui renvoie évidemment à celle de Superman écrite par John Williams, avec ce côté naïf et innocent en plus sans devenir soûlant. Et puis, étrangement, malgré son rythme et sa construction, on ne sent pas vraiment les 2h de films.
Supergirl est donc un film gentillet, sans doute un peu nanardesque sur les bords, mais il respire tellement de naïveté et de bons sentiments, notamment portés par Helen Slater, qu'on en oublierait presque le reste et lui pardonnerait. Dommage que derrière ça, l’intrigue soit si niaise et chaotique.