Alain Chabat, 10ans après "Mission Cléopatre", revient à la réalisation qu'il avait quitté depuis "RRRrrr". Il choisit comme par hasard l'adaptation d'une BD pour tenter de renouer avec le succès (et les 15 millions d'entrées de son Astérix). Et le projet est ambitieux. Un personnage "central" 100% numérique pour 40 millions d'euros de budget. Pas habituel pour un projet français.
Tout sur le papier semble de bonne augure. Un casting bien senti (Debbouze/Testot/Nakache) et une direction artistique plaisante (le Marsupilami dans sa jungle est vraiment cool).
Mais ça ne prend pas. Le film, peut-être à trop vouloir plaire au plus grand nombre, semble toujours trop sage. Peut-être Chabat est-il devenu frileux depuis l'échec de "RRRrrr" mais ici un grain de folie plus prononcé aurait été nécessaire. Une présentation un peu laborieuse affaiblit dangereusement le film dès la première demi-heure, et les vannes ne sont hélas pas assez nombreuses pour maintenir un réel intérêt et cimenter le récit. Entre personnages oubliés (Nakache ne sert à rien) et une histoire un peu mal cousue, le film déstabilise et déçoit par rapport au délire qu'on attendait de la part de l'ex-Nul.
Pourtant, dans de trop rares moments hélas, le film livre des scènes réellement hilarantes et on retrouve alors avec joie la patte Chabat et son humour inimitable. De véritables pépites hélas trop rares pour maintenir le rire en salle. C'est là qu'on entrevoit de ce qu'aurait pu être le film et c'est vraiment regrettable. En attendant le film se regarde sans ennui mais vit trop dans l'ombre de son aîné "Mission Cléopatre", incomparable en qualité et en humour, dont d'ailleurs il recycle quelques gags pour le plaisir des fans (à défaut de créer une fanbase pour le film en lui même).
Houba houba. Ou pas.