Si je ne peux aimer la saga cinématographique Astérix car elle fait honte à l’univers créé par René Goscinny et Albert Uderzo, je dois bien admettre que le 2nd opus (Mission : Cléopâtre) était drôle. A défaut de réaliser un Astérix à proprement parler, Alain Chabat avait réussi à nous livrer une comédie digne de ce nom en piochant dans son passé de Nul. C’est donc avec curiosité que l’on pouvait s’intéresser à cette adaptation d’une autre bd, celle de Franquin. Chabat est-il arrivé à faire une nouvelle comédie poilante avec le Marsupilami ?
Quand Dan Geraldo, reporter en quête de scoop, arrive en Palombie, il ne se doute pas qu’il va faire la plus incroyable des découvertes… Avec Pablito, guide local plein de ressources, ils vont aller de surprise en surprise au cours d’une aventure trépidante et surtout révéler une nouvelle extraordinaire : Le Marsupilami, animal mythique et facétieux, existe vraiment !!!
Contrairement à Astérix, je ne connais pas suffisamment l’univers du Marsupilami pour savoir si Alain Chabat a fidèlement adapté la bande dessiné de Franquin (au niveau de l’ambiance et de l’humour). Bien qu’après avoir vu Mission : Cléopâtre, j’en doute ! Quoiqu’il en soit, Sur la Piste du Marsupilami reste un délire, certes moins fendard qu’Astérix 2, mais qui touche néanmoins au but. En prenant le Marsupilami comme fond de l’histoire (oui, la mythique bestiole n’apparaît pas beaucoup à l’écran !), Chabat se fait grandement plaisir en donnant aux spectateurs toute une ribambelle de situations grotesques assumées, de répliques comiques et de moments digne des Nuls (la pub dérivée de l’Oréal, la prophétie sous forme de dessin animé amateur, le perroquet buvant du Tropico…). Sans oublier quelques références (Pablito crachant sur le lama pour se venger rappelle la fin du Temple du Soleil avec le capitaine Haddock) et des moments absolument jubilatoires tellement ils sont dégénérés (la danse du Marsu par les Payas, la partie musicale sur Céline Dion). Bref, c’est distrayant et drôle ! Sans doute moins percutant que Mission : Cléopâtre, la faute à trop d’histoires en un seul film, qui ne laisse pas le temps à Chabat d’exploiter l’intégralité de ses personnages (comme Pétunia et le caporal) et le temps qui lui est accordé pour élargir son terrain humoristique.
S’ajoute à ce Marsupilami un casting haut en couleur, où s’amusent Alain Chabat en personne mais aussi Jamel Debbouze, Fred Testot, Géraldine Nakache, Lambert Wilson, Patrick Timsit et tant d’autres ! Mention spéciale à Lambert Wilson, non habitué à ce genre de film, qui se retrouve ici grimé en un général Pochero plus proche de Freddie Mercury que du dictateur Sud-Américain, et qui se travestit pour une séquence musicale inoubliable ! Il est cependant dommage que la plupart des acteurs soient sous-exploités, comme Nakache, Timsit et Jacques Weber, leur personnage respectif étant peu travaillé par le scénario.
Et le Marsu dans tout ça ? Même s’il n’est pas le personnage principal du film (ce qui en fera râler certains), il ne faut pas oublier que c’est pour lui que le film nous intéresse ! Surtout qu’il était de curieux de voir comment un tel animal de bande dessinée pouvait apparaître réaliste à nos yeux. Au final, le résultat se dévoile être plutôt satisfaisant, à défaut d’être superbe. Le Marsu se rapproche ici bien plus du singe que du fauve arboricole (où sont passés les « Houba houba », remplacés ici par des cris de macaques ??), une sorte de peluche vivante aussi attendrissante que dangereuse (les poils qui se dressent sur ses épaules sont très bien reproduits). L’industrie du cinéma français n’étant pas une perle question effets numériques, il n’est dont pas étonnant de voir que le Marsu ne soit pas aussi réussi qu’un dinosaure de Jurassic Park ou bien Gollum. Mais cela reste assez plaisant à regarder, notamment lors d’une séquence où le Marsupilami s’attaque à une horde de braconniers pour se défendre, les différentes possibilités d’attaque avec la queue et la folie de ces dernières agréablement retranscrites à l’écran.
S’il n’arrive pas à la cheville d’Astérix et Obélix – Mission : Cléopâtre, Sur la Piste du Marsupilami n’en reste pas moins une comédie familiale réussie et délirante. Haut en couleur grâce à ses personnages, costumes et décors. S’il ne peut rester fidèle à la bande dessinée dont il tire l’inspiration, Alain Chabat peut se vanter de faire des comédies qui font mouche !