C'est vraiment un gros morceau. Si gros que personnellement il m'aura fallu le revoir pour l'apprécier à sa juste valeur. Et si j'avais beaucoup aimé la première fois, le film m'a estomaqué à la revoyure. Mais il n'empêche, ça reste exigeant.
First reformed est terriblement austère dès le générique de début. Pas de musique, lent travelling sur une image qui s'éclaire progressivement, format 4:3, et ainsi de suite jusqu'à la fin... Il existe plus commode pour gagner l'adhésion du public.
La portée du film est énorme. En plus d'être terriblement ancré dans l'actualité, il met en scène des questionnements humains qui remontent à la nuit des temps. Le scénario est du Paul Schrader pur jus, entre son personnage principal solitaire et torturé au possible, et une conception de l'humanité pessimiste comme pas permis. Charge à son héros, prêtre en la circonstance, de trouver de l'espoir au milieu de tout ça.
First reformed est aussi un renouveau artistique. Parce qu'avant celui-ci, le dernier film intéressant de Paul Schrader, c'était Autofocus et ça remontait à 2002... Mais depuis, le cinéma de Paul Schrader ne semble jamais s'être porté aussi bien.
Donc à consommer sans modération mais un jour où on est bien focus et disponible.