Sur le territoire des Comanches va a l'essentiel, fait en sorte d'inclure les éléments clés du western classique tels les indiens, les batailles, les saloons ou les traques dans le désert ensoleillé, et c'est sur ce point là qu'il parvient à sortir, un peu, son épingle du jeu.
On regrettera d'abord quelques points empêchant le film d'être plus que ce qu'il n'est, à savoir un petit western classique, imparfait mais agréable à suivre. D'un côté l'absence de charisme des uns (le héros principalement) et de l'autre le côté naïf du scénario (amourette et changement de camp peu crédible), ce sont les deux points qui gênent le plus. Ce qui est étrange (et qui limite les dégâts aussi), pour le côté naïf, c'est que George Sherman semble totalement s'en accommoder. Il n'insiste pas tant que ça, se concentre surtout sur l'action, et fait comme si tout était normal, il n'essaie pas vraiment de jouer sur l'aspect émotion.
C'est là que Sur le Territoire des Comanches parvient à exister. Sherman prend bien plus de plaisir à inclure les éléments classiques du genre plutôt qu'à tenter de mettre en scène une romance. On se retrouve ainsi en plein territoire indien, puis dans un saloon, une banque ou un casino, les bagarres viriles arrivent au bon moment (dont celle mémorable au casino avec les danseuses continuant à danser) et la bataille finale, un peu molle certes, promet tout de même un dépaysement sympathique (les décors sont superbes). Maureen O'Hara éclipse tous ses partenaires, autant par son charisme naturel que l'absence de ce dernier chez ses camarades, et on a même droit à quelques légèretés qui sont les bienvenues ou des punchlines bien senties.
Il n'y a pas besoin d'en faire bien long, il n'y a pas tant à analyser de toute façon.
Sur le territoire des Comanches parvient à tenir la promesse d'un petit western classique, qui met de côté toute recherche de complexité ou même d'ambition pour donner au peuple les éléments classiques du western, à savoir de beaux paysages, une jolie femme forte, de l'alcool, du folklore des indiens ou encore des armes, et de ce point de vue-là, George Sherman réussit son pari.