Denis Imbert adapte le livre éponyme de Sylvain Tesson. En 2014, l'écrivain - aventurier chute de 8 mètres. Après de longs mois passés à l'hôpital, et pas vraiment remis, il se lance le défi de traverser à pieds la France par la diagonale du vide.
Jean Dujardin endosse le rôle de Sylvain Tesson, écrivain, ours mal léché, un peu réac, épris de SA liberté, coincé dans un corps qui a perdu de son exceptionnelle agilité.
Le défi à relever était d'insuffler de la convivialité dans ce chemin de croix. Pour cela, Imbert, dans les parties du voyage les plus solitaires, propose un montage alternant des tranches de vie de Tesson avant l'accident et des scènes de marche au présent. Puis, alternent 3-4 rencontres sur le chemin, une halte dans un monastère, la visite de la soeur puis l'ami de toujours qui le rejoignent pour un bout de route. On ne s'ennuie pas mais assez vite, vient l'impression que le film n'est qu'une succession de scènes. Tout semble survolé jusqu'aux paysages que finalement on voit peu en majesté.
En voix off, Jean Dujardin nous dit du Sylvain Tesson. Certaines formules, très écrites (forcément) sonnent un peu trop sentencieuses. Les comédiens (Annie Duperey, Joséphine Japy, Jonathan Zacai, Izia Higelin, Dylan Robert) sont très bien dans des incarnations éclairs. Jean Dujardin, dans un rôle casse gueule, sans mauvais jeu de mots, offre une belle prestation.
Mais l'ensemble aurait mérité une écriture et une réalisation plus audacieuses. Nous revient alors en tête le superbe Into the Wild de Sean Penn.