Requiem pour un pion
Dommage, à peu de choses près on tenait là une petite pépite en puissance : un excellent point de départ, étrange et original, des décors montagneux oppressants, un immense chalet richement décoré...
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le 17 oct. 2018
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Par une curieuse ironie de l'histoire, Henri Vidal, l'interprète du personnage principal, mourra quelques mois après ce film d'une overdose. Il était pourtant comblé dit-on, une femme magnifique (Michèle Morgan), une carrière bien remplie et des rôles de tête d'affiche.
Pourtant cet homme n'était pas heureux. On discerne fugitivement cette fêlure dans une interview qu'il accorda à François Chalais dans son émission "Cinepanorama", dont la date exacte m'échappe, mais qu'il serait facile de retrouver. Il dit se sentir illégitime, ce qu'on appellerait aujourd'hui le syndrome de l'imposteur.
Dans le film qui nous intéresse, la situation est analogue : un homme soit-disant riche et heureux ne voit plus de sens à sa vie, et tente de se suicider en voiture. Il en réchappe, et à la clinique, est démarché par un inquiétant personnage (Lino Ventura), qui lui propose de prendre en charge son suicide de manière indolore, confortable et tarifée.
Vidal accepte, et se retrouve dans un chalet alpin, isolé mais luxueux, en compagnie de suicidaires velléitaires comme lui.
S'ensuit une galerie de portraits assez savoureuse que je vous laisse le soin de découvrir.
Néanmoins ce n'est pas exactement la même chose de décider de mourir, et de rester dans l'expectative en attendant le moment où ça va arriver.
Bien entendu Vidal change d'avis en même temps qu'il trouve l'amour.
Cette fin, qui peut paraître tartignole, ne gâche pas le plaisir de ce film, où l'atmosphère de sourde angoisse, malgré un ton badin, contribue à l'intérêt de l'ensemble.
Ventura est génial dans son rôle d'hôte- bourreau.
A voir !
Créée
le 14 sept. 2019
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