Le cinéma américain bourrin des années 80 dans toute sa splendeur, avec ici de nombreux curseurs poussés à fond dans le registre du survival en montagne, de l'aventure, de l'action et du thriller lancé sur des rails assez stupides. Il faut vraiment baigner dans une culture toute particulière pour accepter les prémices de "Survival Quest", à savoir deux groupes que tout oppose (des citadins gentillets d'un côté, des bidasses écervelées de l'autre) envoyés se promener dans un lieu isolé au milieu des montagnes. Les premiers ont leur guide pour apprendre à se débrouiller en pleine nature, les seconds se baladent tranquillement armés jusqu'aux dents et abattent des biches au M16. Tout va bien.
Pendant un moment, on se rassasie de la dimension éminemment kitsch de la chose, à commencer par la présentation du personnage du guide (Lance Henriksen), torse nu sur sa cabane, à l'aise comme un singe, c'est digne d'une parodie excessive. Mais très vite on aligne à cette parodie-là une autre parodie du côté du groupe de militaires, et là ça commence à tacher sévère. Une bande de brutes débiles, menées par leur chef sanguinaire, dépassé soudainement par la folie encore plus débile d'une de ses ouailles. Du point de vue de la dramaturgie, c'est le 0 absolu, et on ne s'attardera pas sur la cohérence scénaristique avec les morts pas vraiment morts et tout un tas d'idioties notables.
On a comparé ce film à "Deliverance" mais je ne vois pas trop le rapport honnêtement. Don Coscarelli s'enferme dans un navet d'un autre genre six ans après "Dar l'invincible" — qui avait l'excuse de l'heroic fantasy. Au final on est vite résigné devant ce qui est censé être une célébration des grands espaces états-unien, avec un positionnement très simplet pour montrer comment un noyau dur de randonneurs parvient à surmonter l'épreuve des bidasses avec des moments de bravoure dignes des pires séries télévisées de l'époque.