Avec pudeur et respect envers l’authentique et véritable histoire que narre "The Deep", Baltasar Kormákur (qui réalisait alors son septième long métrage) ne savait peut être pas que sa carrière allait enfin décoller. Officiellement proposé par l'Islande à l'Académie pour les Oscars 2013, dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère, son puissant drame allait faire l’unanimité sans pour autant recevoir les honneurs d’une statuette. Et à bien des égards, la critique s’est une nouvelle fois fourvoyée. The Deep rend compte d’une époustouflante réalisation, passant avec subtilité de l’ambiance lugubre d’un village côtier islandais, aux grondements d’un océan maudit par sa condition. Et c’est très exactement dans ce contexte glacial que le grand Ólafur Darri Ólafsson tire son épingle du jeu. D’abord attendrissant en nounours plus qu’amical, il impose rapidement un respect semblable à nul autre. La prouesse d’acteur est telle que le seul soupire de cet incroyable individu suffise à « balader » littéralement son sujet non sans une certaine facilité. Les images d’archives présentées au générique de fin font réellement comprendre que le héros n’est jamais très loin, et qu’il lui suffit parfois de se retrouver dans des conditions extrêmes afin de se révéler aux yeux de tous.