Luis Bunuel regrettait, selon certaines sources, que la fin soit un peu trop morale. En fait, elle est pire que morale, elle tourne carrément au gnangnan.
L'histoire est franchement sympathique: une jeune fille s'évade d'une prison poucrasse, hantée par des rats, des araignées et des chauves-souris en plastique et échoue dans un ranch mexicain tenu par une famille bourgeoise et ses servants (la vieille bigote qui en fait vraiment trop et Jesus - ...! - le contremaître et homme de confiance de la famille).
Susana se régale à troller tout le ranch, titillant l'orgueil des uns et le désir des autres et Bunuel s'amuse du moindre jeu de lumière, de la moindre ombre ou silhouette.
Mais enfin, ça ronronne plus que ça emballe et si on peut apprécier le fait que la garce se fasse rattraper par la patrouille, il n'empêche que ça manque de relief. Et quand même, cette fin où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil est quand même un peu navrante.
Petite charge contre la bourgeoisie facilement manipulable parce qu'en manque de sensations fortes, une thématique fréquente chez Bunuel, académique dans le fond et la forme, ce film offre un sympathique moment mais sans plus.