Subordination de témoin

Tout semble accuser un clochard, muet, violent et perturbé par son passé militaire, du meurtre de l’assistante d’un juge, faisant étrangement suite au suicide de celui-ci. Une avocate commise d’office, désabusée d’une justice réduite aux marchandages des peines, tentera de retrouver une vocation en défendant l’indéfendable. Contre toute légalité mais envers toute légitimité, l’un des jurés, en principe impartial, convaincu de l’innocence de l’accusé, enquête en amateur pour donner du grain à moudre à la magistrate.
On a déjà vu cent fois l’histoire de l’avocat seul contre tous tentant de réhabiliter l’accusé innocent, mais ici la singularité du scenario repose sur la complicité légalement sacrilège entre un avocat et un juré. Subordination de témoin, parjure, radiation du barreau, annulation du procès, et surtout erreur judiciaire possible du suspect, constituent le champ d’épines sur lequel doivent jongler nos héros, soumis à une impérieuse discrétion, a fortiori si leur proximité bascule dans l’ambigüité.
D’après la présence incongrue de certains personnages et scènes, je suppose qu’il doit exister une version longue qui a ici été amputée. En tout cas, cet agréable petit thriller de 1987, et surtout film de procès, se laisse voir dans un cadre d’agréable divertissement, et nous permet surtout de revoir évoluer avec plaisir les tout jeunes et beaux Liam Neeson et Dennis Quaid, sans compter Cher, annonciatrice comme elle aime d’une intrigue des plus irrévérencieuses.