Harper's bazar
Je ne sais plus du tout pourquoi ce sagouin de Pruneau a réussi à me refiler ce film la dernière fois que je suis passé chez lui, mais bon, du coup, j'étais tombé sur deux trois images assez...
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le 3 août 2012
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De temps en temps, ça fait du bien de se reposer l'esprit devant un bon vieux film fantastique (giallo or not giallo, that is the question?) jouissif et fendard.
D'Argento, je n'ai vu qu'"Opéra" qui m'avait sacrément impressionné, film absolument sidérant dans sa mise en scène virtuose et déjantée.
Mais je soupçonnais déjà le côté équilibriste casse-gueule d'Argento : toujours sur un fil, entre virtuosité et nanar, pouvant basculer rapidement de l'un à l'autre, bref un vrai réalisateur baroque qui n'a pas peur de prendre des risques dans son cinéma et qui s'amuse!
Suspiria démarre par une plongée percutante dans l'univers du film, une musique stridente et dantesque à base de râles et de grognements du groupe Goblin ( dont voici la BO http://www.youtube.com/watch?v=wtXz3OlFwZA&list=PL6EAC5F20240FB1DE ), une pluie torrentielle, une héroïne complètement paumée, tout comme le spectateur (quel plaisir de retrouver Jessica Harper après le génial "Phantom of the paradise"), un meurtre terrifiant, une opération "à coeur ouvert" suivie d'une pendaison, pour finalement s'essouffler un peu par la suite.
Ici, le manque de profondeur des personnages et de l'histoire, dont on se fout à peu près complètement, m'a paru un peu dommageable. Du coup j'étais un peu indifférent aux péripéties que subissaient les personnages pas nets cloîtrés dans cette gigantesque école de danse, aux corridors infinis, et aux dangers totalement imprévisibles (la force du film).
Et pour mieux repartir dans de nouvelles séquences ultra jouissives et réalisées avec maestria :
La séquence de dortoir improvisé, où l'on peut apercevoir en ombre chinoise, dans une lumière rougeâtre, un monstre qui ronfle derrière un rideau.
La poursuite dantesque des bruits de pas des fantômes, dans les dédales infinis de l'école, ces lumières stroboscopiques qui explosent avec la musique, et qui ont peut-être même inspiré le Shining de Kubrick, lors du passage génial de la remise (qui revient quasiment au même que ce moment où Shelley Duvall tente de s'évader de la hache rageuse de Nicholson, par la fenêtre exigüe des toilettes)
1001 autres influences : les contes des frères Grimm, les films de Mario Bava, ...
Et aussi celle évidente, de l'attaque de Tippi Hedren par les oiseaux dans le film d'Hitchcock..
Mais cette fois-ci, par une grosse chauve-souris pataude, qu'on croirait tout droit sortie d'un film d'Ed Wood, et ce tournant hilarant, où l'héroïne finit par l'aplatir avec son tabouret, comme un vulgaire cafard.
Après, toujours sur ce fil de l'équilibriste, le film me perd un peu quand il quitte la sphère du cauchemar, pour aller dans l'explicatif, avec un vieux spécialiste débarquant de nulle part, et racontant au spectateur comment peut fonctionner une sorcière, ce qui donne dans le sous-freddy un peu bidon.
Au bout du compte, le film est néanmoins un plaisir coupable très sympa à voir, même si "opéra" que je dois revoir, lui est largement supérieur à mon goût (mais pas sans défauts non plus).
(Film vu dans une VF abominable)
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Créée
le 30 juin 2013
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