Conte de fée pour adulte

Il était une fois...Nan ça m'soule, surtout que Suspiria n'a rien d'un Walt Disney. Même si certaines thématiques le rapprocherais des contes de notre enfance comme l'héroïne du film, jeune fille seule et fragile, d'allure frêle et loin de chez elle. Elle quitte son New-York natale pour Fribourg dans le vieux continent rempli de mythes et légendes, de croyances et pratiques archaïques*

Même son prénom sonne conte de fée, Suzy, qui s'est inscrite dans une prestigieuse académie de danse dans laquelle on y entre pas si facilement d'ailleur elle se fait refouler le soir de son arrivée . Après de lendemain plus clément , la porte lui est finalement grande ouverte. Porte qui mène droit en enfer.

Premier volet de la trilogie des trois méres de Dario Argento qui laisse de côté le Giallo (enfin presque) pour le fantastique et l'horreur. Suivrons INFERNO en 1980 et le nullard MOTHER OF TEARS en 2008 arrivé avec 28 ans de retards.
Dès lors on entre dans le vif du sujet. Suzy est à l'aéroport de Fribourg, elle se dirige vers la sortie. La brillante mise en scène d'Argento attrape de suite le spectateur pour ne plus le lâcher. A peine sortie qu'il se met à pleuvoir à torrent, avec orages et éclaires incessants ainsi que bourrasque monumentale.

Argento utilise le gros plan pour rendre la scène plus effrayante, en filmant des objets pourtant commun: une bouche d'égout d'où se déverse des litres d'eau de pluie,des ombres qui se dessinent sur les arbres, le système de fermeture des portes automatiques de l'aéroport sous un grincement sec et strident, qui faitpenser à une guillotine, montre ainsi que Suzy quitte sa zone de confort pour entrer dans un monde plein de terreurs et de dangers.

La plupart de l'action se déroule dans cette école de danse. C'est un bâtiment très ancien, dans un style gothique comme le vieux continent en compte par dizaine,à la symétrie parfaite et aux couleurs vives irréelles qui contribuent à rendre l'atmosphère suffocante. On apprendra que ce lieu aux murs rouges écarlates fut jadis le repère d'une sorcière, la mère de soupires.

D'ailleurs cet univers si chatoyant va être brisé net par le meurtre brutal d'une élève qui a tenté de s'enfuir . Tel est  la destinée de ceux qui se montre curieux, de ceux qui sont "aveugle mais pas sourd".
A partir de là tout devient étrange et inquiétant, jusqu'au comportement du personnel de cette académie. Quel secret protègent -ils? Qui est la directrice qui se cache derrière des voiles , à la respiration suffocante? Suzy, de plus en plus mal en point va comprendre que quelque chose ne tourne pas rond et va faire partie de ceux qui sont un peu trop curieux.

Suspiria n'est pas un chef d'oeuvre mais fait partie des bons films fantastiques et d'épouvantes qu'il faut avoir vu. Pleins d'ingéniosités ( cette alternance de séquences de l'école et d'endroits sombres et craspec, comme la scène des asticots), de meurtres cruels, d'apparitions cauchemardesques et de séquences oniriques (le vol des sorcières en pleine ville en hors champs où seuls leurs ombres se dessinent sur les façades des édifices) rattrapent les quelques facilités scénaristiques. Comme la manière dont Suzy trouve le repère de la mère des soupires.

Je n'ai pas vu le remake des années 2000, d'une part parce que les critiques sont mauvaises, comme la plupart des remake des films d'horreur de la période béni 70/80 et parce que...Suspiria de Dario Argento se suffit amplement.
B&