Ayant découvert Your Name récemment au cinéma, et l'ayant adoré, mes attentes pour le film étaient claires : je voulais de la beauté, tant au niveau visuel qu'au niveau de l'histoire. Mes attentes furent comblées : Suzume est un délice de cinéma, splendide visuellement, surprenant par moment, à l'histoire et aux personnages aussi simples qu'attachants.
Les fans de Makoto Shinkai, dont je ne fais pas partie n'ayant vu que très peu de ses films, devaient forcément s'attendre à un film sublime visuellement, comme ce réalisateur a l'habitude de proposer. Ces fans furent servis, pour mon plus grand bonheur. On peut vraiment parler avec ce film d'orgie visuelle, qui me rappelle Avatar 2 (oui je vais loin). Je regrettais parfois que Suzume ne puisse pas être proposé en 3D pour apprécier encore plus la profondeur, le détail et la colorimétrie des paysages. Car comme à son habitude, c'est bien la nature que Makoto Shinkai dépeint le mieux, souvent à l'aide d'un ciel étoilé aux couleurs mélancoliques qui donnent l'impression d'être en plein rêve. Suzume, c'est ainsi avant tout pour moi une irrésistible gourmandise pour les yeux.
Pour ce qui est du scénario, on a ici un remix de ce que Makoto Shinkai a déjà eu l'occasion de faire, mais comme d'habitude, ça prend. Le personnal principal, Suzume, énième lycéenne de la filmographie du réalisateur, est travaillé et tout est fait pour qu'on puisse s'y attacher, ce qui aide fortement à apprécier les deux heures du long-métrage. L'histoire est elle aussi réussie, les rebondissements sont bien calculés, et offrent au spectateur une véritable exploration du Japon, une évolution visuelle extrêmement agréable. Je n'ai pas été captivé, cramponné à mon siège, jamais le scénario ne m'a passioné. Il est simple, souvent prévisible, et ce n'est pas lui qui fait la force du film, loin de là. Pour autant, cela n'empêche pas de passer un très bon moment, car on demande à ce film de nous faire rêver, de nous enchanter, et ça il le fait merveilleusement bien. On a quand même envie de voir l'héroïne parvenir à ses fins, de découvrir les mystères du film, et de connaître le dénouement de l'histoire. Cela me suffit largement dans le cas de ce film, il serait dommage d'en attendre plus.
Je pense que par ses films, Makoto Shinkai veut s'adresser aux enfants japonais, voir même aux enfants du monde entier touchés par des catastophes naturelles meurtières, pour leur offrir une autre explication à ces événements, une autre histoire. Dans ses films, ce réalisateur s'imprègne d'un contexte réaliste, mais cherche à l'expliquer par des histoires fantastiques, des histoires d'amour, de courage et de beauté. Je salue cette démarche magnifique, et remercie ce réalisateur pour ses films magnifiques, dont Suzume fait partie.